jan2nd2017

UN PRESIDENT PEUT-IL REUSSIR?

Les élections primaires de la droite et du centre viennent de désigner leur champion.

Espérons qu’il y  aura autant d’électeurs pour celles de la gauche dont le vainqueur affrontera François Fillon pour l’élection présidentielle de mai 2017. Nous aurons donc ainsi désigné les candidats des deux principaux blocs politiques qui s’affronteront de plus aux candidats venus d’autres sphères.

Mais alors pourquoi un tel intérêt de la part de nos concitoyens pour ces primaires et, on l’espère,  pour l’élection présidentielle (le CRI s’est beaucoup mobilisé contre l’abstention).

Nous pensons que la raison principale est la possibilité de se choisir le nouveau héros qui pourra « sauver » la France quand la politique du prédécesseur a chaque fois donné l’impression qu’elle a échoué. Tous les présidents de la république terminent leurs mandats avec une cote systématiquement  en retrait par rapport à celle du moment de leur élection. Il en est souvent de même pour leur clan politique.

Connaît on un président qui termine son mandat avec un soutien populaire de haut niveau ?

Non, et c’est aussi le cas des présidents ou dirigeants politiques de premier plan étrangers.

Pourquoi?

Parce que leurs électeurs ne les voient jamais respecter leur programme pré- électoral pour lequel ils sont élus et sont donc déçus. Ils vont donc voter contre à la prochaine élection. Les opposants attendent leur revanche pour voter contre.

Par conséquent, lors d’une élection présidentielle, on vote plus contre quelqu’un que pour. Celui qui est élu est, sur le moment, porteur d’un espoir parfois fou pour ceux dont la confiance a été momentanément captée par les promesses de campagne. Par la suite, tout change.

Alors pourquoi cette situation?

Parce que, dans une démocratie, le président n’est ni dictateur, ni un monarque absolu et va donc rencontrer de multiples freins qui vont en diminuer l’effort réformateur, même quand cela est indispensable.

En France, ces freins peuvent être institutionnels:

                - Amendements en provenance de l’Assemblée Nationale

                - Risque de censure du gouvernement de son premier ministre.

                - Affadissement des mesures par les aller et retour avec le sénat

                - Mise sur la touche d’une loi par le Conseil Constitutionnel

                Même si une loi est proposée et adoptée, il va se passer un très long moment avant son        application, surtout si l’on tient compte du délai de parution  des décrets d’application.

Ces freins peuvent être sociaux:

                Le principal est celui de la voix de la Rue.

                Via les manifestations, même des lois votées dans un cadre démocratique, ne seront jamais               appliquées (Par ex: CPE, ECOTAXE)                

Un gouvernement fort, démocratiquement élu, ne devrait pas se laisser dicter sa conduite   par des minorités agissantes de façon spectaculaire parce qu’elles ont des moyens d’agir  puissants et ne se rendant absolument pas compte des conséquences parfois dramatiquesque cela peut entraîner pour leurs concitoyens sans oublier les violences conjointes qui les accompagnent de façon quasi systématiques.

                L’action des minorités et des syndicats, pour atténuer des aspects législatifs néfastes, devrait             se faire en amont avant le vote des lois. Mais ce n’est pas dans la culture française.

                Il faut que notre pays réapprenne la démocratie représentative (donc passant par les              députés), ce qui peut se faire par le canal de l’instruction civique.

Ces freins peuvent aussi être en relation avec les traités signés avec les autres pays (Europe et autres).

                La France doit bien évidemment respecter la parole donnée et consignée par écrit dans ces                 traités. Ils peuvent bien évidemment être renégociés si le besoin s’en fait sentir.

Ces freins  peuvent aussi être financiers:

Nos dirigeants et futurs dirigeants ont un problème de dette publique (plus de 30 000€ par citoyen français) qu’il faudra gérer. Comment la diminuer en promettant baisse d’impôts et charges ?

Quelle que soit sa tendance politique, on ne peut éluder cette question, surtout si les taux d’intérêt augmentent, ce qui est la tendance actuelle.

 En conclusion:  

Il ne faut pas s’illusionner: tout nouveau président de la République, même avec un programme intéressant, ne pourra jamais tout appliquer de ses mesures prévues et fera à nouveau des déçus qui, une nouvelle fois encore, voteront contre à l’élection suivante.

A moins de changer de fond en comble le fonctionnement de la maison France.

Bon courage, M. le futur Président

Bon courage, concitoyens de ce beau pays. On peut s’en sortir, mais il faudra de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace. Cette phrase de Danton reste toujours d’actualité. Le futur nouveau locataire de l’Elysée, devenu le président de tous les Français, pourra t-il en avoir quelle que soit sa couleur politique ?

 Au courage, ajoutons l’espoir.

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