ANTISEMITES NOUS ?

Publié le 6 mars 2019

Le juif, depuis la nuit des temps est l’archétype même du parfait bouc émissaire responsable de tous les maux de l’univers. Les raisons en sont multiples: influence et concurrence religieuse, phénomènes géopolitiques (rôle de l’état d’Israël et du sionisme),  économiques (« les fortunes sont détenues par les juifs »), jalousie et envie de la place que le juif peut tenir dans la société etc.. Tous les pays du monde sont concernés en raison de la diaspora et parfois survient une acutisation de la haine antijuive dans les massacres les concernant comme les pogroms ou la Shoah.

Depuis les années d’après guerre, le sentiment antijuif semblait diminuer, se cantonnant dans les manifestations  des partis politiques, voire groupuscules,  d’extrême droite ou d’extrême gauche,  y compris dans  les pays voisins de la France. Cependant, ces dernières années, des actes antisémites parfois très violents sont apparus, en particulier depuis les affaires Merah, Ilan Halimi, pour arriver aux très actuels tags sur le portrait de Simone Veil, les insultes à l’écrivain philosophe  Alain Finkielkraut et les tombes profanées de Quatzenheim. Indiscutablement, cette montée des manifestations antijuives est liée à la montée de l’islam radical, non seulement en tant que tel mais aussi par son effet contagieux dans la réflexion des milieux musulmans dits modérés. Il vient s’ajouter à la frange politique antisémite de notre population. Toutes les enquêtes policières liées aux actes antisémites de nos dernières années ont été attribuées à des musulmans radicalisés.

Peut on en conclure que la France est devenue plus antisémite dans le fond de sa population? Car, si en apparence l’antisémitisme monte en puissance, il ne faut pas oublier l’immense facteur  magnificateur des médias et des réseaux sociaux, transformant en quelques instants un fait divers en affaire d’état. Ce facteur grossissant, les ennemis de la démocratie le connaissent bien pour en faire une arme de combat idéologique particulièrement efficace.  Il l’est à un tel point qu’il peut déclencher l’envie de commettre un acte de violence, y compris antisémite, chez l’inféodé idéologique le plus modeste.

Nous pensons donc que la France, au fond d’elle même, n’est pas devenue plus antisémite qu’auparavant (même s’il faut lutter contre l’antisémitisme résiduel), mais que nous sommes,  pour l’instant, la victime conjoncturelle d’un islam radical, assimilant à la fois antisémitisme et antisionisme,  malheureusement accompagné d’un effet loupe majeur lié à l’activité médiatique et des réseaux sociaux.

Cela ne doit pas nous occulter le problème de l’antisémitisme et de l’antireligion qui touche aussi les chrétiens. Il y a plus d’églises profanées que de synagogues. Nous devons continuer à rester très vigilants et lutter contre les extrémismes religieux et politiques de tous bords qui viennent gangréner  notre société et qui ont toujours été à l’origine des pires calamités de notre histoire. Cela ne pourra fonctionner si notre monde politique en prend parfaitement conscience. Le fera t-il? Ces problèmes n’ont pas été franchement évoqués dans le grand débat national.

 

 

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