FEEDBACK FEEDFORWARD

Publié le 2 avril 2020

Encore des anglicismes qui ont envahi la langue de Molière, mais qui ont l’avantage d’exprimer de façon concise des concepts très importants.

Le feed back, nous le pratiquons tous les jours, lorsque nous tournons le bouton du radiateur pour y faire circuler plus d’eau chaude lorsque nous avons froid. Et puis, si nous avons encore froid, nous ouvrirons encore un peu plus le robinet d’alimentation. Nous agissons ainsi de façon presque instinctive sur le chauffage, à partir d’une information, la température, pour modifier la conduite du système. Nous avons ainsi agi en réaction  à une situation qui ne nous convenait pas. D’où le terme anglo-saxon feedback, action en retour, en agissant après avoir constaté un résultat.

Dans une autre situation, au volant de notre voiture, nous apercevons soudain un ballon qui traverse la rue. Immédiatement, nous écrasons le frein, car nous savons que derrière le ballon qui roule, il y a un enfant qui court. Nous avons agi avant même que l’évènement        (l’enfant traversant la rue) se soit produit. C’est le feedforward, l’action avant, ou préventive.

En réfléchissant plus avant sur l’exemple du ballon qui traverse la rue, on constate que la   décision repose sur deux options simples : freiner immédiatement en supposant qu’un enfant va traverser, et ainsi éviter un accident, tout en sachant aussi qu’il est possible qu’aucun enfant n’apparaisse et donc qu’on aura freiné pour rien. La seconde option est de ne pas freiner, en misant sur l’idée que l’enfant ne va pas apparaitre, et donc continuer sa route, au risque d’avoir à freiner très brutalement au moment où l’enfant apparaitrait.

Il est très important de comprendre que la possibilité de choisir ne se représentera plus dans le futur de cet exemple, et si la décision proactive n’est pas mise en œuvre au moment opportun, il n’y aura plus d’autre solution que  réactive.

Le 30 janvier,  l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a prononcé «  l’état d’urgence de santé publique de portée internationale » à tous les pays membres concernant l’épidémie au COVID-19.

On attribue à Raymond Barre,  probablement à tort,  cette déclaration célèbre : « Il y a trois mois, nous étions au bord du précipice, et depuis, nous avons fait un grand pas en avant ! »

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