UNE FRANCE EN TURBULENCE

Publié le 5 novembre 2020

A la fin du confinement, le 11  mai 2020, on se sentait tous de nouveau libre, libre de circuler, de boire un verre en terrasse, de se réunir, de reprendre une vie presque normale.

De retrouver ses enfants, ses petits-enfants, ses amis…avec une certaine distanciation nécessaire…

Certes le masque avait définitivement pris sa place dans notre attirail vestimentaire, chacun le portant, le supportant le mieux…possible ! Nous avons enfin retrouvé le lien social qui nous est si cher et indispensable à notre équilibre. C’était bien l’essentiel !

Cette longue période de confinement va arrêter cette épidémie, des spécialistes tous plus nombreux remplissent les plateaux des médias, les politiques, tous de vrais professionnels de santé, se sentent pousser des ailes en faisant des déclarations peu vérifiées et donc encore moins vérifiables, le temps aura raison de leurs propos…et l’histoire se souviendra un court instant de ces instants.

Nous sommes libres, ce cheminement n’aura pas eu que du mauvais, on a repris contact avec la nature avec des passions de jardiniers pour certains qui se sont révélées.

On a repris nos lectures, fuit ce monde irréel extérieur.

Nos habitudes vont vite reprendre, chacun pensant que l’on est sauvé, notre stress quotidien fait place à cette sorte de béatitude même anxieuse.

Notre vocabulaire sera enrichi, on connait tous le coronavirus, la distanciation même sociale, confiné, confinement, gestes barrières, guerre sanitaire, quatorzaine d’une semaine…visio conférence en Zoom, distanciel, présentiel…déconfinement !

Dès lors le Covid 19 fait son apparition, certes plus simple à mémoriser, au fait de quel genre est-il suivant son étymologie féminin ou en le francisant masculin, peu importe on va l’avoir encore un moment à proximité !

Plus d’avions, vont-ils revenir, plus de cris dans les écoles de nos villages, la vie s’était arrêtée mais ça y est tout reprend son cours en laissant des traces indélébiles dans certaines familles touchées, sans pouvoir rendre un dernier hommage digne.

Nos enfants sont revenus, on peut de nouveau se déplacer, faire ses emplettes, recommencer à relancer l’industrie et le commerce. A reprendre nos habitudes sans se pencher plus que ça sur notre récent vécu…ainsi va l’humain !

Petit à petit l’actualité a repris le dessus, encore quelques virologues, un nouveau ministre à la Santé, une ARS omniprésente, des Ehpad ré ouverts…

Tout va mieux, l’été a eu cette vertu de presque tout apaiser, de nous remettre du baume au cœur, mais septembre arrive, comment va se passer cette rentrée scolaire, et économique ?

On y croit, les enseignants inventent de nouvelles approches pédagogiques, il va falloir reprendre les 6 mois sans école pour certains sans laisser une tête blonde sur le trottoir de son avenir. Le fossé s’est considérablement agrandi entre ceux qui ont pu suivre en distance et les autres …une génération de jeunes va être meurtrie à tout jamais…

Pour la première fois le pourcentage de jeunes reçus aux examens est en hausse considérable, on recrée des places en enseignement supérieur pour ces nouveaux bacheliers…

Et puis patatras, nos journalistes nous le faisaient savoir depuis quelques semaines, il revient qui ? Ce Covid version 2 ! Serait ce le Covid 20 !

Chacun y va de son commentaire, s’épanchant sur sa vérité la leur, la vraie naturellement.

Nos édiles réfléchissent, se réunissent avec les sommités médicales, que faire ?

Virologues, infectiologues, épidémiologistes, biologistes, vaccinologues, annalystes et spécialistes de tous genres se succèdent …sans fin…les psychologues entrent dans l’expertise !

Comment allier école et économie, vaste chantier de réflexion. Chacun naturellement a sa propre idée en la matière, chacun de nous réfléchissant sur ce qui serait le meilleur. Nos Français regorgent d’inspiration, confinement oui partiel, total, zonal, géographique les grandes métropoles sont montrées du doigts. On applique le couvre-feu, pour les plus anciens d’entre nous cela nous rappellent de mauvais souvenirs…Ce virus véhicule de nouveau notre angoisse ! Prenez soin de vous, protégez les autres etc…Sommes-nous encore en guerre ?

De nouveau nous nous penchons sur le sens que l’on veut donner à notre quotidien, à notre vie…

Mais voilà que dans notre société civilisée de penseurs, patrie des droits de l’homme se cache l’horreur tapie au fond de nos villes, tout près de chez nous.

Des extrémistes barbares relayent l’actualité, on s’en prend à la République en assassinant le jour des vacances un enseignant tentant de faire comprendre à ses élèves tolérance et laïcité. Le climat redevient de plus en plus anxiogène…Nous sommes au paroxysme de l’horreur, de l’inqualifiable…de l’abject !

Que faire devant un tel obscurantisme « galopant » ?

C’est insoutenable, inconcevable que pour des idées soi-disant « religieuses » ou d’Islam radical (je devrais dire d’islamisme radical) cette barbarie s’installe dans notre beau Pays.

Tout le monde rend hommage, de nouvelles promesses « du plus jamais ça » sont exprimées. On félicite les personnels soignants, les enseignants, on décore à titre posthume nos chères victimes …On ouvre de nouveaux grenelles …de réflexion …

On se prépare à intervenir le jour de la rentrée dans les classes, les politiques sont mobilisés. Rentrée décalée à 10 heures afin de laisser du temps aux enseignants de se préparer, des tutoriels sont mis en ligne pendant ces congés.

Et puis l’impensable arrive, trois catholiques qui n’avaient, que simple idée de prier, sont à nouveau la proie de cette barbarie…

Ils venaient se recueillir paisiblement dans cette belle basilique de Nice lorsqu’ils furent lamentablement égorgés par un migrant fraichement débarqué illégalement en France.

Pas de fichier S, inconnu des services de police ou de renseignement, imprévisible en un mot…

Notre société se fissure à grands pas, au profil d’un certain extrémisme marginal mais actif, chacun réfléchi de nouveau :

– Les érudits pour apporter leur contribution,

– Les historiens pour repenser que notre avenir repose sur un certain passé trop vite oublié…

– Je ferai fi des commentaires d’une classe de citoyens qui pense détenir une certaine vérité…

Toutes les valeurs que nos parents nous ont inculqués avec patience et justesse volent en éclat; que va-t-on laisser à nos enfants ?

Au moment de leur rendre hommage en ces jours de Toussaint et de fêtes des morts lundi, en portant ce chrysanthème fleur de saison et en ayant une pensée à nos chers disparus, ne devrait-on pas s’interroger sur leur passé ? Et en retour s’interroger soit même ?

Nous laissons à la sagacité de chacun sa propre analyse en la demeure !

On remet la rentrée à l’heure normale afin que les élèves ne stagnent pas devant les grilles d’entrée, se souvient-on que lors de la première intervention des personnels éducatifs, certains élèves s’étaient opposés à une quelconque commémoration …

J.P Obin Inspecteur Général à l’époque l’avait vu venir dans son excellent rapport de juin 2004 rapport commandé mais sitôt paru, sitôt mis aux oubliettes de l’Etat.

Quel héritage va-t-on laisser à nos jeunes ?

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