MINEURS NON ACCOMPAGNES (MNA)

Publié le 12 juin 2023

L’immigration est toujours un vaste problème pour lequel n’existe aucune solution univoque.

Dans les multiples problèmes engendrés par ce phénomène, il en existe un sur lequel nous avons à poser un regard plus précis est celui des « mineurs non accompagnés » (MNA), c’est-à-dire celui des enfants étrangers qui arrivent sur le territoire français sans être accompagnés d’un seul membre de leur famille ou d’un adulte titulaire de l’autorité parentale ou représentant légal.

Le phénomène n’est pas marginal car il représente plus de 17 000 jeunes pris en charge par an dans notre pays mais beaucoup plus (40 000 ?) en estimant tous ceux qui restent en dehors des circuits de prise en charge alors qu’ils ne possèdent pas le moindre titre de séjour.

A l’échelon mondial les chiffres sont vertigineux. L’Unicef avance le chiffre de 36 millions de mineurs en migration au cours de l’année 2021.

La chose importante à savoir est qu’un enfant entrant en France « MNA » a  les mêmes droits qu’un enfant français en situation dangereuse.

D’où viennent ils ?

Pour la majorité d’entre eux, d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne. Ce qui implique des connaissances plus ou moins bonnes de la langue française

Pourquoi viennent ils ?

Les raisons peuvent être multiples, allant du rejet familial ou la recherche d’une vie meilleure mais très souvent sous influence de quelqu’un connu de la famille ou de l’intéressé, déjà immigré en France, et qui joue le rôle de miroir aux alouettes très souvent pour le compte d’un réseau qui fait payer très cher le passage dans notre pays.. La réputation de la générosité de la France à l’étranger n’est plus à faire et peut être un appel à  venir dans notre pays même si on ne l’aime pas !

Comment sont ils accueillis?

Quand il n’y a pas de membres de la famille ou de membres de réseaux pour les accueillir, de nombreuses associations peuvent les prendre en charge (Par ex : Croix Rouge, France Terre d’Asile, Utopia 56, Médecins sans Frontières) pour les démarches administratives et la fourniture d’un logement temporaire.

Le but essentiel est de donner à ces jeunes une existence administrative qui sera effectuée auprès des services de l’ASE (Aide Sociale à L’Enfance) mis en place au niveau des  Conseils Départementaux.

Ce sont ces services qui sont alors chargés de la mise à l’abri de ces mineurs mais aussi de confirmer la minorité de ceux-ci et leur isolement familial. Les ASE ont théoriquement 5 jours pour organiser l’accueil provisoire.

Ceci est fait à la suite d’un entretien très serré sur les conditions de venue en France, le contexte familial, le niveau scolaire etc..

Etablir la minorité est une étape importante car si le migrant n’est pas mineur, il bascule dans la réglementation concernant les adultes et leurs possibilités d’obtenir ou non un titre de séjour.

Confirmer la minorité en cas de doute est extrêmement difficile car les tests osseux traditionnellement utilisés sont contestés. Finalement, le doute doit profiter à l’intéressé.

Une phase judiciaire va ensuite intervenir pour décider du statut de mineur ou majeur. Si le statut de mineur est confirmé, l’ASE peut prolonger l’accueil provisoire ou trouver des solutions d’hébergement avec les associations ou c’est la vie dans la rue.

Problèmes : ils sont nombreux.

–        La détermination de la minorité si les tests osseux sont demandés : cela peut durer des mois

–        La durée des démarches judiciaires pour confirmer l’état de cette minorité

–        La scolarisation : obligatoire jusqu’à 16 ans  mais ne peut débuter qu’une fois toutes les démarches abouties au niveau des ASE

–        Le passage à la majorité : difficultés pour obtenir un titre de séjour puis du travail.

–        La peur du retour éventuel au pays d’origine.

–        Le problème de la délinquance : cela concerne environ 10% des MNA, échappant à tout contrôle.  Ils sont dans la majorité des cas récupérés par des réseaux de délinquants, surtout dans les domaines des vols et du trafic de drogues sans oublier que beaucoup de ces jeunes sont aussi des consommateurs de celles-ci.

C’est cette délinquance qui malheureusement nous met presque au quotidien au contact de la réalité de cet énorme problème qu’est celui des mineurs non accompagnés.

Ceux-ci sont de plus en plus nombreux et de ce fait saturent nos capacités d’accueil et de gestion administrative. Encore un défi de plus à résoudre pour notre république.

Or, il ne faut pas nier que le phénomène « MNA » est  objectivement très difficile à gérer et renforce :

1)       de plus en plus un sentiment d’injustice auprès des membres de la classe populaire française, qui voient les « étrangers »  « mieux traités que nous »

2)      l’impression que, vu la quantité grandissante d’immigration à « assimiler » ou à « intégrer », le point d’une simple « saturation » des systèmes d’accueil est atteint, et cela dans un pays super-endetté

3)      le constat de nos responsables politiques, que le peuple français (la partie « nation » de notre Etat-Nation) n’est pas toujours à la hauteur des ambitions universalistes des citoyens français (le « démos » qui représente la partie « état » de notre Etat-Nation)

Que pouvons nous faire ?

–        A titre personnel, devenir famille d’accueil ou membre des associations qui prennent ces jeunes en charge.

–        A titre collectif : agir auprès de nos politiques en leur demandant d’activer au mieux les fonctionnements administratifs d’accueil et, de façon plus générale, améliorer la politique d’immigration dans notre pays pour limiter les flux d’entrée en particulier celui généré par les passeurs fournisseurs des réseaux à l’origine de la délinquance.

Une solution pérenne pour l’avenir nous paraît seulement possible si les forces politiques modérées de droite et de gauche veulent régler le problème de l’immigration ensemble, en mettant un peu « d’eau dans leur vin », c’est-à-dire pour la « gauche », de ne pas mépriser ou condamner les craintes de la classe populaire, ou en leur faisant la morale (= « mauvais citoyen »), et pour la « droite », de choisir un chemin qui revalorise le respect de la culture et de l’histoire de France, et cela en montrant qu’être démocrate ne veut pas dire automatiquement être universaliste, c’est-à-dire donner satisfaction à tout le monde. Au berceau de la démocratie, à Athènes, on n’était pas forcément universaliste.

 

 

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