LES SOURCES POUR SORTIR DE CRISES
Publié le 19 janvier 2024
Il y a presque l’unanimité dans les médias, les réseaux sociaux, la classe politique et autour de nous, chez l’homme et la femme de la rue, que nous vivons une époque, caractérisée par une multitude des crises nationales et internationales, qui reflète aussi une crise profonde de notre société.
Une « crise profonde de notre société » signifie une perte de confiance partagée dans tout ou presque tout, qui nous sert comme repères rassurants partagés ; des repères partagés mis en question, parfois radicalement, comme : le langage « correct », l’écriture « correcte », la politesse, l’autorité de l’Etat, l’efficacité des services publics, la compétence de nos élites politiques et médiatiques, le « bien commun » défendu par les pompiers, les forces de l’ordre, le personnel de santé, la » bonne » éducation etc. Or la confiance partagée se perd aussi quant aux repères qui fournissent un horizon prometteur qui inspire l’espoir comme : la religion chrétienne, l’idéal communiste, la promesse du « progrès ». Même l’»humanisme » n’est plus partagé comme objectif partagé évident, depuis que « les droits de l’homme » ont subi une réinterprétation « individualiste », « non-personnaliste » (dans le sens qu’un individu n’est plus considéré comme naturellement tourné vers l’autre), et que le projet du « transhumanisme » s’est invité sur la scène occidentale, forcement appuyé par des représentants de la Silicon Valley.
L’histoire nous montre qu’une sortie d’une telle crise prend du temps, et nécessite l’émergence d’une vue partagée et dynamisante quant à la nature de l’homme, sa finalité, sa relation avec les autres composantes de la nature, sa dimension « non-matérialiste ». Si une telle nouvelle vue « partagée » est imposée dans une société (parfois par la force physique), elle reste fragile et elle peut vite s’ébranler. Une garantie pour sa durabilité est, au contraire, donnée si les personnes y adhèrent sincèrement, avec « corps et âme ». Ainsi les membres de telles sociétés représentent des sources précieuses (aussi par la transmission) pour un vrai vivre ensemble, et non pas pour une « cohabitation pas toujours pacifique ». Or adhérer à la vue partagée uniquement par coutumes, tradition ou habitudes, signifie que les sources tarissent.
Et c’est exactement la situation d’aujourd’hui où les sources chrétiennes, les sources du « progrès », les sources « d’humanisme », et d’autres « sources philosophiques » sont en train de tarir, car beaucoup de chrétiens ne croient plus à leur propre crédo, les « humanistes » sont piégés avec une nouvelle définition de l’être humain, et les adeptes du « progrès » sont de plus enclin à opter pour une vision purement matérialiste, où le corps devient marchandise.
Pour en sortir il faudrait donc réactiver nos sources, comme par exemple réactiver la foi , pratiquer un humanisme qui accepte les limites de l’être humain et son besoin de l’autre et qui traduit cela en acte légal, et avoir des « progressistes » qui quittent une vue uniquement matérialiste de l’homme.