La Déraison d’Etat ou l’Epidémie de l’ESB Février 2001
Publié le 13 mai 2013
1966 : premiers cas d’ESB déclarés au ROYAUME UNI
1996 : interdiction absolue d’utilisation des farines carnées
Trente longues années pour enfin donner à la vie humaine la priorité sur le profit ! Comment peut – on justifier une telle carence ? Qui doit en supporter le poids ? le système ? Les acteurs ?
La crise de la Vache Folle n’ouvre t – elle pas le procès d’un productivisme aveugle ? Car la surproduction alimentaire et la compétition mondiale conduisent fatalement à rechercher la baisse des coûts au mépris des conséquences les plus graves pour la santé. Ainsi, les producteurs français se sont précipités sur les farines anglaises bradées à plus de 30% de leur valeur mais interdites pour la nourriture du cheptel anglais !
Plus criminel encore : comment peut – on justifier que les viandes bovines anglaises contaminées ont été commercialisées à l’exportation de 1985 à 1996, ce qui fait de l’ANGLETERRE pendant cette période notre premier fournisseur avec plus de 10% de notre consommation ?
Quel gouvernement, quel importateur, quel responsable agricole pouvait ignorer les risques potentiellement encourus ?
Est – il vrai que dès 1976, le professeur ZUCKERMANN, chargé de mission par le gouvernement britannique au titre des conséquences liées à la consommation de farines carnées, avait mis en garde les autorités en précisant dans son rapport:
» la transmission des agents infectieux à d’autres animaux et à l’homme constitue un risque très grave « . Est – il vrai que la réponse réservée a été la suivante: « silence absolu, il ne faut pas effrayer l’opinion publique » ?
1976 – 1996: 20 ans pour avouer officiellement la trans missibilité de la maladie à l’Homme! Mais, entretemps, le mal avait tué.
Et en FRANCE ?
Devons – nous rappeler qu’en 1990, un Comité National Vétérinaire, réuni à la suite de l’interdiction d’importation de ces farines préconisait « le silence dans les rangs » selon un témoin.
Ce silence était rompu par le journal « LIBERATION » qui, en 1996, soit six ans plus tard, publia in extenso la note écrite par le témoin en question dont voici quelques extraits édifiants :
» Il faut avoir una attitude froide pour ne pas provoquer des réactions défavorables sur le marché »
» Nous ne devons plus parler de l’ESB. Ce point ne devrait plus figurer sur l’ordre du jour »
» Nous allons demander officiellement au ROYAUME UNI de ne plus publier les résultats de leurs recherches » et, en conclusion: « sur le plan général, il faut minimiser cette affaire en pratiquant la désinformation. Il vaut mieux dire que la presse a tendance à exagérér.
L’article de ce journal a t – il fait l’objet d’un démenti, d’une mise au point ?
Or la FRANCE n’est – elle pas le pays le plus exposé au risque après la GRANDE BRETAGNE ?
Les coupables de cette catastrophe alimentaire à l’échelon européen seront – ils recherchés, poursuivis, condamnés ? Ou bien, une fois encore, les victimes présentes et à venir de ce « Tchernobyl alimentaire » seront – elles encore frappées en vain ?
Une fois de plus, une fois de trop, la loi du silence l’emportera sur le droit de savoir et le devoir d’informer qui seuls peuvent garantir les citoyens dans leur intégrité physique et permettre de protéger la vie, valeur sacrée de notre civilisation.