L’école citoyenne Avril 2002
Publié le 13 mai 2013
A l’instar de la Société, l’Ecole traverse une crise des valeurs largement provoquée par l’idéologie du « tout-permissif » qui a fini par saper les principes de l’Ecole Républicaine.
A couronner « L’Enfant Roi » dans la famille, dans la rue, dans la classe, dans la publicité, à cultiver la tolérance sans borne, à semer cette culture de l’excuse, nous avons récolté les incivilités et la délinquance.
Face à la montée du chômage, l’Education a été réorientée vers l’acquisition d’un métier, mais la récession a provoqué une dévalorisation de l’Enseignement : « A quoi sert d’aller à l’école si c’est pour être chômeur » ?
Submergée par la « réformite » l’institution a perdu de vue sa mission cardinale : donner à tous les enfants l’égalité des chances par un épanouissement personnel, par une solide culture générale, par le développement de l’esprit de solidarité.
Il est donc urgent de refonder les missions fondamentales de l’Ecole pour tenter d’endiguer cette dégradation.
Premier pilier : remettre au centre de la relation éducative l’AUTORITE des maîtres, car l’acquisition des connaissances exige un effort soutenu de l’élève. Arrêtons de traiter les enseignants en boucs-émissaires des maux d’une société individualiste, éclatée, violente et intolérante. C’est la Société qui est responsable de cette situation.
Second pilier : recentrer l’enseignement primaire sur l’acquisition des savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter et le français avant toute chose.
Troisième pilier : rendre l’Instruction Civique obligatoire tout au long de la scolarité. L’Ecole doit former des CITOYENS conscients de leurs droits et respectueux de leurs devoirs.
Quatrième pilier : le respect des deuxième et troisième piliers doit conduire à une évaluation globale de l’élève qui dépasse la simple notation du travail effectué.
Cinquième pilier : réhabiliter les métiers manuels et les formations courtes de CAP et BEP et encourager une véritable coopération efficace entre l’Education et le monde économique, comme par exemple, reconnaître l’Apprentissage
comme une formation valorisante qui peut démarrer à 14 ans. Pour lui assurer toutes chances de succès, il faut l’accompagner au plan intellectuel par la mise en place de programmes adaptés.
Mais cette refondation de l’Ecole serait vouée à l’échec si elle n’était pas concomitante d’une réforme en profondeur des moeurs : redonner à la cellule familiale toute la place et les responsabilités primordiales qui lui reviennent dans l’éducation des enfants, sanctionner sans passe-droit toutes les formes de corruption publiques et privées.
Il faut que nos élites donnent l’exemple du civisme qu’elles exigent des jeunes, que les adultes ne jouent pas systématiquement les casseurs pour revendiquer et que les pouvoirs publics ne cèdent pas automatiquement, donnant l’exemple que seule la violence paie.
C’est un tout autre projet !
AVRIL 2002