Après le 21 avril 2002 Avril 2002
Publié le 13 mai 2013
On peut faire crédit à Talleyrand d’avoir été un excellent connaisseur du pouvoir et des hommes. II eut un jour ce mot terrible à rencontre d’un système représentatif: « si les hommes savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient ».
La France est blessée et humiliée. Elle est d’abord et surtout en révolte dans le cadre d’une cohabitation particulièrement calamiteuse, notamment en matière de sécurité. L’assassinat du préfet Erignac (toujours impuni), notre hymne national bafoué devant le premier ministre de la France, des commissariats, des mairies agressés à l’arme de guerre, la violence sous toutes ses formes au quotidien, ne sont- ils pas la fêlure symbolique d’un ordre républicain en péril ?
Les valeurs démocratiques qui fondent la nation sont remises en cause. L’heure est grave. Tous les citoyens attachés aux principes républicains doivent s’unir pour s’opposer aux idéologies extrêmes.
A la classe politique de faire son examen de conscience et son autocritique ( et non de manifester son auto-satisfaction) pour avoir pu en arriver là.
A la classe politique d’abandonner ses ambitions personnelles pour se mettre au service de la France.
A la classe politique d’effacer pour un temps ses différences afin de faire face au danger qui nous menace.
A la classe politique de trouver les arguments pour faire revenir à la raison la majorité de ceux qui ont exprimé le vote du désespoir.
A la classe politique de comprendre que l’abstentionnisme d’une part et le bulletin blanc d’autre part expriment avec force la profonde lassitude, le désarroi, le découragement et la perte de confiance du citoyen qui n’espère plus et n’attend plus rien de la politique de son pays.
A la classe politique de prendre conscience que ceux, lors des manifestations lycéennes qui se préparent à descendre dans la rue pour créer le désordre et le désarroi, sont pour une large part les responsables de la violence qui est, à n’en pas douter, à l’origine même de la situation angoissante à laquelle nous sommes confrontés.
Il nous apparaît nécessaire de rappeler que dans toute démocratie, le rôle des médias est essentiel pour la formation d’une opinion publique
Le 5 mai 2002, nous appelions à faire barrage à une idéologie contraire à nos valeurs républicaines. Et après le 5 mai 2002, il faut espérer que le futur gouvernement sera à la hauteur des chantiers pharaoniques qui l’attendent, sinon on peut être sûr que la révolte des urnes se confirmera.
Avril 2002