ARRETEZ DONC D’EMM…DER LES FRANCAIS…à propos des ZFE

 

Cette célèbre phrase de Georges Pompidou adressée en 1966 à Jacques Chirac devant le nombre impressionnant de décrets à signer semble avoir été bien oubliée par nos dirigeants actuels mais aussi par des lobbies idéologiques comme une partie du monde écologiste.

Prenons un exemple concret : les ZFE (ZONES DE FAIBLE EMISSIONS), ensemble de nouvelles dispositions visant à « emm…der » bon nombre d’automobilistes qui n’en peuvent  plus mais de toutes les contraintes qu’on leur impose au point de ne plus savoir quelle voiture acheter à l’heure actuelle  dans des conditions tarifaires acceptables pour la plupart, surtout si on s’intéresse aux problèmes d’énergie « grise » la plupart du temps oubliés des adeptes de la voiture électrique.

La loi Climat et Résilience de 2021 prévoit la mise en place de ZFE d’ici le 1^er janvier 2025 dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants où les valeurs de qualité de l’air recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont dépassées. 42 agglomérations sont concernées.

Pratiquement tous les véhicules Critair 3 et plus devraient être interdits de séjour dans Paris et Lyon dès le premier janvier 2025 ; Ceci concerne 560 000 voitures soit 21% des véhicules en circulation. Les Critair 4 représentent 5% des voitures en circulation. Le montant des contraventions est déjà déterminé.

Toutes les villes de plus de 150 000 habitants n’ont pas sauté le pas mais risquent de le faire dans le futur … ou pas.

Pourquoi ?

Une raison: l’amélioration de la qualité de l’air (CO2 et Oxyde d’Azote) générale même si elle ne suffit pas aux yeux des hygiénistes et associations écologistes car ne respectant pas encore les normes OMS.

Pour des raisons techniques : les voitures diesels, fort nombreuses dans les Critair 3 et au dessus, émettent moins de CO2 que les voitures essence (c’est important pour le réchauffement climatique) mais émettent plus de particules même si elles sont  filtrées, mais pas suffisamment, par les filtres à particules des Critair 3 et 4.

Dans le cadre de l’énergie circulaire et la prise en compte de l’énergie grise pour fabriquer nos autos, la solution la plus écologique est de conserver nos voitures, dont l’emprise carbone est déjà faite plutôt que d’en dépenser une nouvelle en en fabriquant une neuve. Construire une voiture neuve, c’est fabriquer en moyenne 5 tonnes de CO2.

Certains experts estiment qu’il faut qu’une voiture électrique neuve, même en admettant qu’elle consomme moins qu’une plus ancienne, mais compte tenu de l’énergie grise qu’elle utilise, doit rouler environ 250 000 kilomètres pour rattraper le niveau d’énergie nécessaire à la fabrication et l’utilisation d’une « vieille ».

De plus, simplement en raison du temps qui passe, toutes nos « anciennes » finiront par ne plus être réparables et donc termineront leurs jours dans une « casse » automobile.

Le forcing à  acheter des voitures nouvelles ne fait qu’encourager la consommation, donc la pollution, ce qui n’est pas non plus à la portée de toutes les bourses.

Acheter une voiture coûte de plus en plus cher et se rabattre sur les voitures d’occasion  deviendra de plus en plus difficile en raison d’un classement Critair qui ne sera plus compatible.

Se posera aussi le problème de l’organisation des grands trajets, vacances par exemple, ou visite chez des amis habitant à grande distance pour savoir comment seront classées les villes qu’il faudra traverser.

Que faire aussi du cas des personnes âgées encore capables de bien conduire et propriétaires de véhicules Critair 3-4-5 mais qui roulent très peu, donc ne polluent presque pas ?

Que ferons tous les  artisans, qui n’ont pas les moyens d’acheter des véhicules professionnels plus récents?

Quid des jeunes pour qui la première voiture est souvent une voiture d’occasion assez ancienne ?

De plus, il existe un contre sens administratif incroyable : comment se fait il qu’une Ferrari qui consomme plus de 20 litres d’essence au 100km en ville est elle classée Critair 1 alors qu’une Clio ancienne est Critair 3. Il est vrai que le malus très élevé de ces voitures vient « compenser » les émissions  de CO2.

En regard d’un chiffre d’affaires qui ira en diminuant avec le développement de voitures de moins en moins polluantes, que va coûter l’installation des radars spécialisés dans la détection des voitures indésirables mais dont le nombre ira forcément en diminuant avec le temps, sans compter l’empreinte carbone de leur fabrication….

Nous devons cependant rassurer les lecteurs : nous ne sommes pas climatosceptiques et nous nous intéressons beaucoup aux autres sources énergétiques moins génératrices de pollution y compris dans le transport automobile. Mais nous sommes aussi conscients des chiffres. Globalement la France est responsable d’environ 1 à 1,5% de la pollution mondiale (21^ème place dans le monde avec 306 millions de tonnes de CO2). En comparaison l’Allemagne occupe le 7^ème rang mondial avec 675 millions de tonnes de CO2, et la première place en Europe. Par ailleurs, une bonne partie de notre pollution arrive par le vent de pays voisins (plus de 50% d’après certains experts).

En France, le monde du transport émet 31% des émissions de gaz à effet de serre (dont 60% par les véhicules particuliers), ce qui fait que les CRITAIR 3 émettent 21% (voir le haut de l’article) de 60% de 31% de la pollution totale  française. Même si nous devons prendre conscience de l’importance de la lutte contre les gaz à effet de serre et contre les microparticules (responsables de 30 à 4à 000 morts par an par aggravation de pathologies préexistantes cardiaques ou pulmonaires et non par toxicité directe) devons nous dès maintenant entraîner une gêne importante sur le plan social alors que nous devons aussi envisager  que des progrès peuvent encore fait sur la qualité des carburants (avec ceux de synthèse par exemple) et l’apparition d’autres sources d’énergie moins polluantes pour les autres transports et industries ? Nous sommes partisans d’une écologie constructive !

Donc, pourquoi emm…der les Français avec une idée dont l’obsolescence programmée est déjà sur les rails ?