MANQUE DE LUCIDITE POLITIQUE Novembre 2003
Publié le 13 mai 2013
En France aujourd’hui, il suffit d’être au pouvoir pour perdre cette vertu qui devrait permettre à la classe politique de conserver le sens de la vérité, du courage et de la volonté et non de faire preuve de cécité, à tel point que cela finit par s’apparenter à de la lâcheté.
Lâcheté, le mot n’est pas trop fort. Quelques exemples rapides ne peuvent que conforter les Français dans cette vision.
Pour la réforme des retraites, on pénalise les régimes de base (privés et publics ) en oubliant sciemment les régimes spéciaux, qui, justement, ne sont pas équilibrés et coûtent donc cher, puisqu’alimentés par les régimes généraux, le contribuable ou l’usager.
Bel exemple de courage et de solidarité !
Pour lutter contre la pollution, on augmente le prix du gas-oil en exonérant les grands utilisateurs principaux, responsables, mais par définition intouchables.
Bel exemple de courage républicain !
Pour la laïcité, que d’atermoiements, alors qu’il suffirait de redonner toute sa force à l’interdiction de tout signe ostensible d’appartenance à une religion, ou à toute autre idéologie.
Bel exemple de courage républicain !
Pour la Corse, depuis trop longtemps, on est incapable de réagir autrement qu’en paroles, aux actes terroristes d’une minorité, en abandonnant la majorité patriotique, à tel point que désormais, les représentants de l’ordre républicain sont tout juste tolérés.
Bel exemple encore de courage républicain !
Pour la construction de l’Europe, comment peut-on admettre que la France, qui est à l’origine de cette édification, puisse délibérément violer les règles communautaires qu’elle a souvent suggérées, en tout cas ratifiées ( déficit budgétaire, endettement…) au risque de compromettre l’avenir de la communauté européenne et surtout de faire perdre à notre pays toute crédibilité internationale ?
Bel exemple de courage et de volonté !
Comment admettre que nos entreprises nationales aient pu devenir tellement vulnérables, par suite de mauvaise gestion sous contrôle gouvernemental, qu’elles ont fini par être rachetées par la concurrence étrangère ( exemple: les AGF, Pechiney et bientôt Alstom )?
Comment admettre que pour celles encore existantes, nos dirigeants aient pu laisser des responsables nommés par eux, au demeurant sur-rémunérés, s’aventurer inconsidérément dans des investissements pour le moins risqués, voire frauduleux ( France Télécom, Crédit Lyonnais…) sans aucune sanction, sinon que la note sera salée et sera là encore réglée par le contribuable.
Bel exemple de politique irresponsable et de démission, voire de compromission !
La santé économique de la France relève désormais d’une thérapie de choc qu’une classe politique renouvelée, lucide, courageuse de conviction, déterminée, est seule capable d’appliquer et non, comme c’est le cas depuis des décennies, par une caste politique electoraliste, fermée sur elle même et atteinte en grande partie, à force de durer, de gérontopathie.
NOVEMBRE 2003