LA PRIVATISATION DES AUTOROUTES Décembre 2005

Publié le 13 mai 2013

Contrairement à la position prise par le Gouvernement RAFFARIN en 2003, le Premier Ministre actuel envisage, sans débat d’ailleurs devant le Parlement, de privatiser les autoroutes, ce qui devrait rapporter immédiatement de 11 à 12 milliards d’euros, qui seraient consacrés partiellement à une diminution de la dette publique. Que penser de cet emploi compte tenu de l’importance minime des sommes en jeu par rapport au montant de la dette publique, supérieur à 1 000 milliards d’euros alors qu’il serait plus logique et surtout plus efficace de réduire les dépenses que d’augmenter les recettes.

Cette décision de privatisation paraît d’autant plus discutable qu’en agissant ainsi, l’Etat abandonne définitivement des recettes à venir sous la forme de dividendes que les trois sociétés concessionnaires concernées lui versent chaque année. Il renoncerait ainsi à environ 40 milliards d’euros, à partir de 2020, selon les experts, contre 11 immédiatement.

C’est d’autant plus regrettable qu’il avait été prévu que les dividendes à recevoir régulièrement seraient affectés à une Agence chargée du Financement des Infrastructures de Transports de France (AFITF), telles que extension du TGV, tunnel Lyon-Turin, infrastructures ferroviaires et fluviales, …

En se privant de ces recettes, on perd un outil majeur d’aménagement du territoire. Pour compenser et atténuer cette déception, il est prévu tout de même d’affecter à cette Agence la taxe d’aménagement du territoire et 40 % des recettes des radars routiers automatiques, au moins pour les deux prochaines années, sans oublier toutefois que ces dernières recettes devraient logiquement diminuer avec l’amélioration de la sécurité routière.

Décembre 2005

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