AFFAIRE MEDIATOR LES MEDIAS ONT-ILS TORT ? OCT 2011

Publié le 16 mai 2013

Jacques SERVIER vient d’être mis en examen. Chose logique et normale.

Après l’énorme débat médiatique qui a concerné le MEDIATOR, il était temps que la justice vienne prendre en charge le problème de ce médicament.

En effet, tout ce qui a été dit et écrit au sujet du Médiator l’a presque toujours été au conditionnel, sauf le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales, très « carré » dans son analyse.

On attend maintenant de la justice qu’elle puisse, en toute sérénité, apporter le plus de lumière possible sur ce qui est présenté comme un scandale.

Ce sera long et difficile, car il lui faudra étudier tous les dossiers et les rapports d’expertises – à charge et à décharge- de ce produit qui, il faut le rappeler, a bénéficié par deux fois d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) par les autorités sanitaires de l’époque, ce qui a conforté les prescripteurs dans leur travail pour en faire bénéficier les patients qui venaient les consulter, sans oublier l’autorisation de la mise sur le marché de deux génériques deux mois avant son interdiction.

Malheureusement pour eux, le benfluorex a aussi été prescrit dans une indication non reconnue par l’AMM, à savoir la lutte contre l’obésité, le MEDIATOR étant aussi un coupe-faim, ce qui l’a fait même recommander par certains nutritionnistes de renom. Et le marché de l’obésité, compte tenu de l’énorme pression du « paraître » dans notre société, a toujours de beaux jours devant lui.

Démêler le vrai du faux sera compliqué.

Quelques exemples : N’oublions pas que les travaux accusant le MEDIATOR sont eux-mêmes critiqués dans leur méthodologie, que les valvulopathies peuvent avoir d’autres origines que la prise de ce médicament, que certains patients ont pu être améliorés dans leur état de surcharge métabolique, que les anciens experts du laboratoire Servier qui nous apprennent avoir, en son temps, averti la direction de l’entreprise des méfaits du produit, n’ont pas osé les porter à la connaissance publique alors qu’ils auraient déjà pu le faire, que les autorités sanitaires –abusées ou pas- ont donné le feu vert à l’utilisation du produit etc.…

En conséquence, nous devrions tous réagir devant un tel évènement judiciaire de la même manière que devant toute affaire criminelle :

• La justice doit pouvoir travailler en toute sérénité loin du battage médiatique.

• Les victimes doivent être reconnues et indemnisées en fonction de leur préjudice réel.

• Le suspect doit bénéficier de la présomption d’innocence comme tout accusé et s’il est reconnu coupable participer de la manière la plus efficace possible à l’indemnisation des victimes.

Mais nous devrons aussi prendre conscience que l’affaire d’un médicament ne concernent pas tous les médicaments.

Beaucoup sont à l’origine de l’augmentation de notre espérance de vie et de notre confort, malgré leurs effets secondaires parfois inévitables et presque tous connus d’avance lorsque les autorités sanitaires accordent l’AMM bien que certains puissent apparaître ultérieurement au fil du temps.

Une boutade dans le monde médical dit que si l’aspirine devait maintenant en passer par les tests pratiqués actuellement pour évaluer les médicaments, elle serait certainement rejetée à cause de ses effets secondaires !

Quant à la conclusion de l’affaire MEDIATOR, nous ne la connaitrons certainement que dans des mois, voire plusieurs années… et avec quels résultats ?

Les membres du Cercle de Reflexion et d’Information (CRI) d’Epinal

 

Articles dans la même catégorie :