NOVEMBRE NOIR

Publié le 3 février 2016

Nous, membres du CRI,  nous nous sommes associés de toute notre âme et de tout notre cœur à l’immense peine des familles et proches des victimes des attentats du 13 novembre à Paris.

Nous avons ressenti toute l’horreur de ces actes abominables et comme beaucoup avons cherché à comprendre les raisons de cette barbarie.

Pour les islamistes intégristes le Coran se veut éternel, il contient l’encens de toutes les prophéties faites aux hommes, et chacun se doit de s’y conformer, corps et âme, faute de quoi les sanctions seront terribles. Pour les fondamentalistes la notion de tolérance n’existe pas, la loi divine exclut toute approche sereine ou rationnelle. Pour eux l’islam rejette l’idée de laïcité et de séparation des domaines religieux  et politiques, leur but est de conquérir le monde entier et de le soumettre.

Face à ces dérives communautaristes, qui défient la République, nous ne devons désormais n’accepter, ni angélisme, ni lâcheté. Il faut mettre en place une thérapie de choc pour faire face à des actes qui compriment nos libertés et affaiblissent la fraternité.

Est-il nécessaire de rappeler que tout citoyen français reconnaît la présence du christianisme dans l’histoire de son pays. Des siècles de vie religieuse laissent une trace historique et continue qui a façonné la France et l’Europe. Ceci étant, nous devons également souligner combien la laïcité est INCONTOURNABLE. Loin de l’anticléricalisme, elle a produit un régime qui donne aux français la « liberté de croire ou de ne pas croire ». Il faut donc assumer nos racines chrétiennes tout en défendant, sans défaillance et sans concession la laïcité qui nous a permis de vivre pleinement en démocratie.

                               Alors comment lutter contre ce  fanatisme religieux qui embrase le monde?. Quels moyens mettre en œuvre pour gagner ce combat?

–  NOS MOYENS MILITAIRES

En collaboration avec des pays amis, nos forces aériennes s’efforcent de détruire la matrice du terrorisme. Nous savons tous que cette intervention a ses limites. Sans association avec des troupes au sol, nous n’arriverons à rien. Les djihadistes s’enterrent dans des galeries qui le mettent à l’abri des bombes les plus sophistiquées.

De plus, les résultats de nos frappes semblent ridicules par rapport aux moyens mis en œuvre quand on annonce une trentaine de djihadistes neutralisés face à de puissantes opérations aériennes.  .

Vu par l’ennemi, quelques kamikazes et quelques kalachnikov font plus d’une centaine de victimes. Pour eux, c’est une victoire. Ils vont donc s’en glorifier, favorisant ainsi la fascination qu’ils peuvent avoir sur les âmes faibles qu’ils recrutent.

Quelques morts ou quelques uns de nos avions perdus par accident ou missiles et notre opinion publique se montrera récalcitrante à la poursuite de ces opérations

– NOS MOYENS POLITIQUES ET ECONOMIQUES:

Ils sont si minces! Nos dirigeants sont dans l’incapacité de créer une véritable coalition anti -terroriste tant au niveau européen qu’au niveau mondial.

Pourtant les  moyens politiques pourraient améliorer beaucoup de choses comme le recueil du renseignement sur les déplacements d’individus suspects ou identifiés dangereux.

Nos politiques pourraient favoriser la circulation de l’information entre police, justice, enseignement, entreprises.

Ils pourraient aussi améliorer le financement de toutes les opérations de protection. Si l’on doit considérer la France comme le gendarme de l’Europe parce qu’elle a déjà un potentiel militaire en hommes et moyens techniques par rapport à ses voisins, il serait normal que tous -ceux-ci contribuent à un soutien financier de bon niveau puisqu’ils bénéficient de la protection française.

Ces moyens politiques devraient aussi permettre de mieux régler le problème des migrations de populations au cœur desquelles les terroristes s’infiltrent.

– LES MOYENS RELIGIEUX:

Ils ne sont pas assez développés et c’est peut être là que nous trouverons  les solutions les plus efficaces.

Les djihadistes agissent au nom de Muhammad et d’Allah, donc au nom de l’Islam.

 

Pour ceux qui viennent d’Europe, nous savons que leur connaissance réelle de cette religion est quasi inexistante. Elle n’est que la conséquence d’un enseignement dévoyé de cette religion par des imams très souvent  autoproclamés qui n’ utilisent dans le Coran  que les versets qui les intéressent pour consolider leur propre vision du monde et de l’au-delà.

Concernant l’Islam de France, il faudrait :

– Assurer la transparence pour le financement des mosquées, en n’oubliant pas que la loi de 1905 instituant la séparation des églises  et de l’état, interdit l’usage de fonds publics pour bâtir des lieux de culte.

– Comprendre tout d’abord que pour bien vivre ensemble entre communautés, il faut savoir aller l’un vers l’autre et non pas tout imposer de l’un à l’autre.

Ceci exige :

– Que les musulmans de France se mobilisent d’une façon plus évidente et plus sincère qu’ils ne le font actuellement lorsque des membres de leur communauté commettent des actes graves qui mettent en danger nos vertus républicaines et le bien vivre ensemble

– Que des musulmans de France ne se comportent pas dans la vie quotidienne comme s’ils se montraient solidaires avec les intégristes en adoptant des attitudes qui provoquent les autres communautés (niqab par ex). Les  villes françaises ne s’appellent pas Raqqa.

Sur ce point il apparaît nécessaire de préciser que si le Coran demande la décence,  il ne demande pas le camouflage intégral (par ailleurs illégal). Il est certain, par contre, que tous les citoyens de France admettraient  un voile discret pour toutes celles qui  souhaiteraient témoigner leur foi, comme cela s’est pratiqué dans la religion catholique.

– Que les imams de France attestent de leur engagement à notre société laïque,  tout en respectant les paroles du prophète, et  décident de relever le défi de l’obscurantisme.   .

– Que les différentes religions travaillent ensemble par l’intermédiaire de leurs représentants  pour aller auprès des jeunes des quartiers, désorientés, qui connaissent mal l’islam, et encore moins les autres religions, pour leur apprendre que quelque soit celle-ci, on doit respecter les autres croyances ,dans le cadre d’une société qui les protège tous.

Il faut donc renforcer  les relations interreligieuses au niveau le plus élevé pour faire converger nos dogmes,  mais il serait aussi utile, même si cela est iconoclaste, que des imams aillent ensemble dans les quartiers, les prisons, accompagnés de prêtres ou diacres, de rabbins ou autres ayant une bonne connaissance des religions pour provoquer des réunions didactiques destinées à restaurer une morale commune acceptable par tous.

Cela permettrait aux jeunes de comprendre qu’il existe dans nos vies une spiritualité, non apportée par les familles (parfois complètement démunies), les éducateurs civils ou les institutions,  qui peut leur apporter un éclairage nouveau de partage et de tolérance

Il serait également utile mais iconoclaste qu’il existe des manifestations ( ex: fêtes de quartiers, fêtes des voisins, manifestations publiques de fêtes nationales, spectacles ) où  les représentants des différentes religions soient  présents ensemble pour parler de ce qui nous rassemble en lieu et place de ce qui peut nous diviser. Ceci implique que les représentants de la vie publique les y invite.

Ce serait une laïcité positive, par rapport à une laïcité négative où l’on met les religions sous le boisseau, demandant aussi l’application de la loi de 1905 à l’Islam.

La récente poignée de main du pape  à l’ imam de Bangui, est l’exemple même de ce qu’il faut faire,  transposable  à la petite échelle de nos cités.

Si ce siècle doit être religieux, il faut que les religions deviennent des lumières pour l’humanité au lieu de la rejeter dans les ténèbres par leur côté extrémiste.

Pour cela, il revient à nos théologiens de trouver les chemins qui, sans pour autant dévoyer les textes sacrés, les mèneront vers une meilleure acceptation  des exigences de la société laïque. Nos amis musulmans ont de beaux esprits disposés à le faire.

Le 21è siècle que nous abordons atteste, tous les jours, combien les religions sont présentes dans la vie des communautés, des nations et du monde. Il atteste également qu’elles peuvent être victimes du fondamentalisme ou des manipulations de dangereux prophètes, mais elles font toujours partie de la vie de beaucoup de nos concitoyens  en leur proposant un message d’espérance pour construire un avenir commun.

 

Le CRI (Cercle de Réflexion et d’Information)

WWW.CRITERNET.FR

 

 

 

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