L’ENSEIGNEMENT EN DERIVE
Publié le 28 février 2018
Au classement PIRLS (Programme international de recherche en lecture scolaire) effectué après quatre ans de scolarité dans 50 pays du monde, la France est 34ème. Elle est en régression alors que dans les autres pays la compétence lecture s’améliore presque partout.
Au classement PISA (Programme international pour le suivi des acquis) mis en place par l’OCDE (qui mesure l’efficience des systèmes d’éducation), la France est 27ème. Elle a régressé: 25eme en 2012. La dernière étude date de 2015 faite dans 72 pays. Singapour est en tête.
Le budget de l’Education Nationale est le plus important de la nation: 50,1 milliards d’euros en 2018 pour l’enseignement scolaire.
Question: pourquoi autant d’argent pour d’aussi médiocres résultats? Son corollaire: l’Education Nationale remplit elle réellement le rôle que l’on attend d’elle ?
Nous pensons que cet échec de l’Education Nationale vient de multiples facteurs mais en priorité de l’inadéquation , la divergence, entre ce que propose l’institution et les exigences du monde moderne. D’une façon plus générale se pose le problème de sa finalité.
Il y a tout d’abord la nature du savoir enseigné et en parallèle tout ce qui touche le comment ce savoir est enseigné.
La « nature « du savoir doit être du plus haut niveau de qualité, ce qui implique d’avoir des enseignants qui répondent à cette exigence, libres des obédiences politiques.
Le « comment » de l’enseignement du savoir comporte directement la pédagogie, les programmes et indirectement les relations enseignants-enseignés, y compris avec leurs familles, la mise à disposition d’établissements et espaces de vie appropriés, la sécurité et le soutien médico-psychologique. La divergence vient d’un manque de souplesse d’adaptation et surtout d’anticipation à une société qui change. En réponse à cela, l’attitude de l’école peut être passive, réactive ou proactive.
Les solutions à apporter à cette situation sont multiples et leur énumération serait trop longue ici.
Mais il ressort en définitive qu’il faut une remise à plat de toute l’institution, du ministre jusqu’aux professeurs des écoles dont le statut devra changer (horaires de travail, rémunération à la hausse, relations avec la hiérarchie). Cela va de la confection des programmes à l’adoption de nouvelles techniques de pédagogie, de l’acquisition des fondamentaux (lecture, calcul, écriture) jusqu’à un meilleur contact avec le monde de l’entreprise en passant par le développement de l’apprentissage et de l’adoption raisonnée du numérique.
L’école peut être porteuse de valeurs morales: c’est d’une certaine manière le rôle de l’instruction civique, porteuse de la morale républicaine et même plus loin pour les écoles confessionnelles.
En conclusion:
La correction de la dérive de l’Education Nationale passera par une remise en cause totale du système éducatif, allant des plus hauts fonctionnaires jusqu’aux professeurs des écoles.
L’influence non réformiste de certains fonctionnaires et syndicats sera à repousser. Un changement de paradigme devient une nécessité prégnante pour que notre « Education Nationale » retourne aux critères de qualité les plus élevés au monde.
NB: cet article a été rédigé avant la mise en place des différentes mesures prises par l’actuel gouvernement et dont le résultat ne sera perceptible que d’ici quelques mois ou années.