DETTE PUBLIQUE

Publié le 2 avril 2022

La France est actuellement le pays au monde le plus imposé si l’on tient compte de tous les prélèvements directs ou indirects qui pèsent sur ses citoyens.

Et malgré cela la dette publique, c’est-à-dire ce que les Français doivent comme argent à leurs créanciers atteint le chiffre vertigineux de 2 834 milliards d’Euro   soit 116 %du PIB (60% maximum selon les critères européens).

Soyons plus directs, c’est comme si chaque citoyen sur une population totale de 67 millions de personnes  devait rembourser environ 42 000 € à ses créanciers !

Autre chiffre parlant : rien que le remboursement des intérêts de  la dette est de l’ordre de 40 milliards d’euros par an alors que le budget  de l’éducation Nationale de l’ordre de 52 milliards.

Mais au final, qui cela intéresse t-il ?

Nous sommes en période pré-électorale et ce sujet n’est abordé sérieusement par aucun des candidats à la magistrature suprême. Notre actuel chef de l’Etat n’en fait même pas mention dans ses prises de parole. Cela est logique, car l’annonce de mesures draconiennes pour réduire cette dette (comme par exemple la réduction des pensions de retraite) serait suicidaire sur le plan électoral.

Au niveau du citoyen, dès qu’il ressent, de façon le plus souvent justifiée, un manque de moyens financiers, il se tourne vers l’état qui finalement sortira alors le carnet de chèques pour faire face à la demande, ce qui aggravera encore un peu plus la dette. Y aurait-il convergence d’opinion entre gouvernement et citoyens sur l’oubli de l’augmentation de la dette ?

Comment cette dette est –elle perçue ?

Nous pensons que beaucoup de concitoyens ont tendance à se comporter en bons gestionnaires familiaux et penser que creuser les déficits et « oublier »de rembourser une dette ne se fait pas et qu’il faille donc s’engager dans une voie de fermeté voire de rigueur budgétaire pour améliorer les choses. Pour eux, la dette c’est de l’argent et ont du mal à comprendre que maintenant il se dématérialise pour n’être que des lignes comptables sur des ordinateurs.

C’est pourtant loin d’être le cas.

Selon son penchant politique, on pourrait penser qu’être de gauche entraînerait un comportement « cigale » des fonds financiers du pays alors qu’être de droite serait plutôt être « fourmi ».

Mais les pros de la finance vont eux-mêmes nous monter des opinions plus diverses, allant nous apprendre qu’il existe des « bonnes dettes » comme toutes celles relatives à l’investissement, alors que d’autres, comme l’a dit un directeur financier d’une entreprise du CAC 40 à l’un d’entre nous, estiment que la dette « on en a rien à fout… ce n’est que du virtuel ».

Dans ces conditions, il devient donc difficile pour un citoyen lambda de se situer par rapport à ce problème !

 La dette :

Celle-ci est essentiellement composée d’emprunts auprès d’institutions nationales ou extranationales (60%). S’il y a emprunts, il y a intérêts à payer. Or ceux-ci sont bas, voire négatifs pour l’instant, ce qui fait que la dette française pourrait stagner.

Mais les indicateurs économiques montrent que ces taux devraient remonter jusqu’à environ 4% dans les années qui viennent, ce qui fera mécaniquement encore augmenter cette dette !

Or ceux-ci sont actuellement  encore bas, après avoir été négatifs, mais avec un taux  actuel déjà à 1%  pour un emprunt d’Etat français de 10 ans (OAT 10 ans), mais, de plus, en raison de la crise ukrainienne et les effets inflationnistes qui en découlent, il serait naïf de croire que les taux ne continueraient plus à augmenter, et que la dette française pourrait stagner.

Malgré les efforts de l’économie et d’éventuelles augmentations d’impôts, elle risque de devenir ineffaçable (c’est l’opinion de certains économistes) et reportée sur les générations futures du pays.

La France risque donc de se retrouver dans la même situation que l’Argentine en 2001 et la Grèce en 2010.

La situation se complique car une partie de la dette est composée d’emprunts nécessaires pour le développement agricole, industriel, scientifique et technologique etc… Or on ne peut emprunter qu’à un prêteur qui a confiance et si cette confiance est perdue faute à un non respect des contrats de remboursement, il deviendra donc de plus en plus difficile de trouver les moyens financiers nécessaires à notre développement.

Parmi les moyens susceptibles de faire se volatiliser cette confiance on retrouve la dévaluation de la monnaie, la planche à billets : on rembourse les emprunts avec de la monnaie qui a moins de valeur qu’à l’initiation des contrats d’emprunts. Cette solution est cependant impossible actuellement en raison de la mise en place de l’Euro mais pourrait être utilisée en cas de sortie de celui-ci.

Les seules solutions nécessitent de la rigueur budgétaire et de ne pas favoriser la dépense publique de façon outrancière ce qui est fort difficile compte tenu du haut niveau de dépense sociale de la France (31% de son PIB contre 20% en moyenne des autres pays de l’OCDE) alors qu’il y a toujours plus de demande.

Sans trop couper dans ces aides, le simple fait de bien les gérer, de lutter contre la fraude (même si elle est en réalité moins importante qu’annoncée par certains media) et faire des économies sont des facteurs qui peuvent redonner confiance aux prêteurs.

Mais pour faire des économies, il faut montrer l’exemple. Le fonctionnement de l’état lui-même est à revoir et les rentes de situation supprimées.

Ex : les effectifs de la fonction publique étaient de 5 662 000 personnes à la fin de l’année 2020 soit 1 014 000 de plus que fin 1997. Cela représente une hausse de 22% contre une augmentation de 13% de la population durant cette période. Les effectifs de la fonction publique d’état ont augmenté de 6% de 1997 à 2020 (+ 549 000) et ceux de la fonction publique hospitalière de 35% (+ 312 000). Malgré cela, on, manque de soignants car cette augmentation de personnel touche surtout les administratifs des hôpitaux*.

Mais faire des économies est il performant ? 

Ex : beaucoup de nos concitoyens estiment que les « ors de la République » coûtent cher.

Mais ce ne serait encore qu’une illusion ! On estime le fonctionnement de la démocratie française  (présidence de la République, Assemblée Nationale, Sénat, Conseil Constitutionnel)  à 1,3 milliard d’euros ou environ 20  euros par Français et par an.

Il  y a là des économies possibles mais elles ne représentent pas grand-chose par rapport aux 2 834 milliards de dette signalés au début de cet article ! Mais faire des économies, même mineures, peuvent contribuer à redonner la confiance, si importante dans les relations commerciales nationales ou internationales. C’est aussi pour cela que la dévaluation de la monnaie, peut être efficace à court terme, ne l’est plus à plus longue échéance.

Pour s’en sortir, une relance de l’économie, moderne, respectueuse de l’environnement et beaucoup moins fiscalisée est nécessaire (montant de l’imposition sur la production en France : 100 milliards d’Euros, quatre fois plus qu’en Allemagne, ce qui explique notre perte de compétitivité).

Et surtout, une meilleure efficience de notre administration est indispensable ! Elle est pléthorique et semble être plutôt un frein qu’un accélérateur de la vie économique.

Pour l’état, c’est un problème de vision à long terme ce qui est souvent inenvisageable.

Pour avoir une fiscalité intéressante pour lui, il vaudrait mieux avoir plus d’entreprises faiblement fiscalisées que peu, fiscalisées au plus haut niveau. La difficulté est de tenir le choc fiscal en temps entre les deux situations car il faudrait investir (« la bonne dette ») avant de d’engranger les bénéfices attendus. L’emploi s’en porterait encore mieux diminuant ainsi l’indemnisation chômage et la dépense sociale.

Pour ce faire, les relocalisations d’entreprise semblent être une bonne piste même si elles ne règlent pas tout. Mais couplées à la création de nouvelles entreprises, cela n’en serait que mieux.

 Pour y arriver il existe une solution (parmi d’autres) : inciter les Français à investir dans le monde de l’entreprise et l’économie. Leur bas de laine global (financier et non financier) représente 12 400 milliards d’euros, mais le plus important de leurs placements se faisant dans l’immobilier (en moyenne 60%) pour des raisons de sécurité, ils ne s’impactent pas dans l’économie marchande.

On peut aussi proposer un gag : demander à l’état d’investir en crypto monnaie (Bitcoin, Ethereum, Libra etc.) dont la valeur a augmenté de façon exponentielle ces dernières années. Exemple : Après avoir acheté 100 Bitcoins en 2010, pour 1 euro, on est actuellement à la tête d’un patrimoine de 3 millions d’euros.

Mais ces monnaies ne sont elles, elles aussi, que des bulles financières qui éclateront très vite ?

Il s’agit là peut être de finances de l’Avenir puisque même la BCE étudie la possibilité d’une cryptomonnaie européenne.

Affaire à suivre !

 

 

 

 

 

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