EUROPE: LA GRANDE INCONNUE

Publié le 8 octobre 2015


Chacun d’entre nous a bien évidemment des idées sur la nature de la Communauté Européenne et son fonctionnement. Nous nous forgeons une opinion qui, la plupart du temps, ne repose que sur quelques concepts  avec lesquels nous votons pour nos députés européens et, parfois, répondons à un référendum comme celui de Maastricht (20 septembre 1992).

Parfois, son activité vient sur le devant de la scène et nous interpelle un peu plus comme dans le cas de la crise grecque l’été dernier.

Mais soyons lucides ; que savons-nous de l’Europe telle qu’elle est et vit actuellement ? Que fait-on pour nous la faire aimer à part un magnifique drapeau étoilé (12) et l’Hymne à la Joie de Beethoven? Qu’est il fait pour nous donner un sentiment européen ? Rien ou presque.

Sur le plan politique, bien que cette notion soit contestée par certains, nous savons tous que le fait de l’avoir instituée nous a épargné bien des guerres: en effet nous venons de vivre la plus longue période de paix entre pays européens du premier cercle depuis la deuxième guerre mondiale. 

Mais depuis, que savons nous du travail quotidien de la Commission et du Parlement européen hormis certaines mesures abusives, comme par exemple la rémunération des dirigeants, l’âge de leur départ en retraite, les avantages fiscaux dont ils bénéficient ? Si peu !

 Il n’existe pas de Chaine Parlementaire TV européenne à l’instar de ce qui existe en France avec la chaîne parlementaire; nos débats TV en font rarement leur sujet et il n’existe aucune page spécialisée dans les grands quotidiens régionaux .

Nos hommes politiques, lorsqu’ils sont en campagne électorale, quel que soit le niveau de l’élection (municipale, départementale, régionale, nationale) ne parlent pratiquement jamais, dans leur programme, de l’ implication de la France dans l’Union Européenne.

Rares sont les élus européens qui se font l’écho de leur travail dans les médias.

Et pourtant, les sujets de manquent pas : place de l’Europe dans le monde et sa représentation unitaire, défense commune, problèmes économiques, monétaires, financiers, sociaux, fiscaux, éducation, avenir spatial et maintenant cet énorme phénomène des migrations.

Compte tenu des obligations liées à l’appartenance à l’Europe, une partie de notre législation vient de la transposition de la législation européenne dans la nôtre, mais ceci nous est très rarement expliqué. 

De même, si certaines dispositions souhaitées chez nous ne peuvent être appliquées, c’est en vertu de cette même prégnance européenne.

On ne nous explique également jamais ce qu’une disposition européenne peut avoir comme conséquence chez nos amis des autres pays voisins !

L’inverse est également vrai : que savent, par exemple, les citoyens grecs du fonctionnement européen, eux qui ont voté contre les restrictions imposées par l’Europe alors qu’ils étaient pour leur maintien dans la zone euro !

Certainement pas plus que nous.

Ces aspects politiques ont des conséquences importantes dans la vie de tous les jours : l’utilisation de l’Euro est une bénédiction pour les touristes dans leurs pérégrinations intra- européennes, mais que fait-on réellement pour faciliter l’apprentissage des langues entre nos pays et celui de nos cultures réciproques ? Rien, on a même supprimé les classes bilingues et les classes européennes tout récemment.

Sur le plan culturel, c’est encore pire même si certaines choses fonctionnent bien : jumelages universitaires, projet Erasmus. 

On crée des jumelages entre villes européennes, mais on a encore rarement pris l’habitude de traduire les documents touristiques dans les principales langues de notre beau continent ! Et que dire de l’accueil dans les lieux touristiques: réceptions d’hôtels, restaurants, monuments,musées, etc…

Quant à l’annonce des manifestations culturelles à proprement parler, ce n’est pas mieux. Pourquoi ne nous annonce t- on jamais une grande exposition de peinture à Bruxelles ou un concert à Cologne, villes plus proche d’un habitant du nord ou de l’est de la France qu’une manifestation à Bordeaux ou à Marseille ?

Qui fait la promotion de la date du 9 mai, jour de la fête de l’Europe ?

Pour mieux faire connaître, voire apprécier notre patrie élargie, nous souhaiterions deux choses :

– Que nos représentants politiques nationaux et européens deviennent de meilleurs communicants pour les peuples qui les ont élus.  

– Que nos médias prennent la dimension européenne en créant des pages spéciales dans leurs éditions

 Car, pour mieux apprécier l’impact européen, nous avons besoin de savoir ce que les dispositions communautaires ont comme répercussions chez Ies autres. Par exemple, les problèmes économiques agricoles touchent pratiquement autant les petits agriculteurs et éleveurs allemands que les français.        

Pour terminer, une petite note amusante qui va nous ramener au franco-français, négligeant le fait européen:

Regardez les bulletins météo de certaines chaînes télévisées. On revit le phénomène nuage de Tchernobyl à l’envers. Que ce soit le beau ou le mauvais temps, il ne dépasse pas nos frontières !

  Ce document n’est qu’un prétexte avant développement plus important. Il aborde l’idée de cette sous information  et du manque de développement du sentiment européen que nous regrettons beaucoup.

L’Europe a été un magnifique projet politique, souvent malmené et dévoyé.

Il ne pourra le redevenir que si chaque citoyen français, et ses homologues de l’Union, ont pleinement conscience de ce qui se passe au-delà de ses frontières  et  au niveau de ses organisations  (Commission Européenne, Parlement Européen, Conseil de l’Union Européenne, Conseil Européen, etc.)

Si  tous avaient une meilleure conscience de ce que peut être la Communauté Européenne, nos politiques seraient  plus déterminés  pour résoudre  les  gros problèmes qui se posent, et se poseront encore, comme aujourd’hui  la crise grecque et  les migrations de masse.

Ce n’est que comme cela, que nous pourrons développer une véritable solidarité au lieu de favoriser le repli national sur soi. Quand on est un état trop petit ou trop faible, que peut on faire à l’échelle du monde  ? rien !.

Il est donc  temps de connaître,  comprendre et aimer l’Europe sans oublier notre propre pays et d’avoir un véritable projet pour l’avenir.

Pour cela, nous avons besoin de leaders  motivés.

Qui relèvera le défi ?

Le CRI

www.criternet.fr


 

 

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