GILETS DE COULEUR
Publié le 5 décembre 2018
Il fallait s’y attendre: à nouvelle politique, comme voulue par notre président de la république, nouvelles formes de contestation. Celles -ci sont bien évidemment favorisées par l’utilisation massive du téléphone portable.
On a même remplacé la bannière de revendication tenue à bout de bras par les représentants syndicaux en travers des rues ou les drapeaux rouges par le gilet jaune, beaucoup plus individuel et plus mobile.
Mais la nouvelle ligne politique annoncée se résout très vite à reprendre la plus vieille des recettes gouvernementale pour gagner de l’argent: la taxe au lieu de l’économie.
Dans le pays le plus fiscalisé au monde , une taxe de plus devenait intolérable faisant déborder le vase déjà bien rempli d’une multitude de citoyens dont les revenus ne grimpaient pas aussi vite que les augmentations des ponctions fiscales lesquelles viennent aggraver la simple augmentation du coût de la vie.
Notre gouvernement vient de prendre un carton jaune, autrement dit un avertissement, pour n’avoir pas pris la mesure des enjeux, entre autre avoir fait passer des considérations écologiques nobles (mais parfois hasardeuses) à moyen ou long terme avant le quotidien de beaucoup de Français dont le compte en banque est à zéro en fin de mois et même, pour certains, bien avant cette date.
La non prise en compte humaine de cette souffrance est politiquement grave.
La manifestation des gilets jaunes est plus dans la revendication d’une écoute gouvernementale à leurs soucis du tous les jours que d’un combat type lutte des classes, puisque pratiquement toutes les catégories de la société s’y retrouvaient (sauf peut être celle des plus hauts revenus), manifestant drapeau français en tête et chantant la Marseillaise au lieu de hurler des slogans syndicaux. Nous n’oublions pas les casseurs parisiens, mais aussi que ce phénomène est récurrent à chaque manifestation dans la capitale, que leurs meneurs sont souvent connus et contre lesquels la police semble inopérante voire laxiste.
Mais attention, ce début d’éruption pourra s’aggraver si nos instances gouvernementales s’imaginent que cette alerte n’a pas plus d’importance qu’une partie de Nain Jaune.
Le gilet revient à la mode. il risque, tout en changeant de couleur, de devenir l’emblème de toutes les revendications, même strictement catégorielles. Le violet vient d’être pris par la lutte contre les violences faites aux femmes. Le rouge par les défenseurs d’un hôpital de notre région Espérons que les porteurs de ces couleurs aideront à recolorer la France qui, pour l’instant voit tout en noir.