GREVE ET VIOLENCE

Publié le 17 janvier 2020

Depuis plus d’ un mois, les milliers d’usagers des transports ferroviaires  et autres subissent des contraintes extrêmement importantes dues aux grèves ayant des conséquences considérables pour leur travail, leur vie personnelle ou sociale sans oublier les redoutables conséquences économiques pour tous les commerces en général et entreprises privées dont certains ne se relèverons pas sans oublier le domaine culturel.

Couper l’électricité peut mettre en grand danger de nombreux malades dépendants d’appareils fonctionnant ou communiquant  à l’aide de cette énergie.

Si la grève est constitutionnelle et doit donc être respectée comme moyen de défense des gens qui travaillent contre leurs dirigeants, leurs donneurs d’ordres, leurs investisseurs, donne t-elle pour autant le droit de porter atteinte aux droits des citoyens de se déplacer, de travailler, d’avoir une vie culturelle, religieuse, de famille, amicale voire amoureuse et qui ne sont en rien responsables des problèmes des grévistes (hormis leur rôle de consommateurs)?

Le pire est que, outre le fait de prendre en otage les citoyens au lieu de l’adversaire direct, la grève le fait maintenant de façon violente en malmenant le public, le faisant s’entasser comme des bêtes élevées en batterie dans des wagons de train ou de métro au risque de provoquer des accidents  ou plus prosaïquement des déprimes graves devant le fait de ne pouvoir arriver à l’heure au travail ou de ne pas pouvoir respecter des rendez-vous importants (Ex: signer des contrats).

Nous touchons la déraison devant ce type de lutte sociale car les victimes de ces batailles finiront par en déconsidérer  les auteurs surtout quand ils « défendent » des privilégiés de la société par la garantie de l’emploi, des retraites  plus proches des salaires de la vie active que beaucoup d’autres catégories et des horaires de travail plus légers que d’autres et de pénibilité moindre.

Mais nous devons aller plus loin dans le raisonnement : ces grèves prouvent le délitement moral de notre société, car au delà de la violence des actions, elles montrent que nous ne prenons plus conscience que dès la naissance nous avons nos vies personnelles à assumer mais aussi celui de notre rôle vis à vis des autres membres de la société. Nous avons tous besoin des autres en ce monde et les prendre en otage par une grève démesurée montre que nous renonçons au moins temporairement (mais aussi de plus en plus longtemps), à notre engagement moral vis à vis du reste de notre communauté citoyenne. Que reste t – il du Service dit Public quand il ne s’occupe plus du public au profit de ses seuls intérêts?

Il est vraisemblable que cela soit une conséquence de l’individualisme aggravé de notre monde qui parcellise notre société en ne prenant en considération  que les membres d’une même communauté culturo-socio-professionnelle. Ils  défendent  ce que , en tant qu’individus , on peut avoir en commun entre soi au détriment des autres.

C’est ce que font les syndicats radicalisés qui acceptent la violence pour les autres et bien sûr pas pour eux-mêmes!

En conclusion: oui à la grève pour défendre ce qui  est profitable à tous (Ex: acteurs de santé qui font grève pour une augmentation de personnel hospitalier), oui à la recherche d’autres moyens de contestation, oui à un  service minimum qui n’a pas encore trouvé sa vraie place dans notre société. Non à celle qui fait violence à nos concitoyens et qui devient caricature du combat pour un monde meilleur.

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