HYDROGENE MON AMOUR

Publié le 26 juillet 2020

C’est Lavoisier qui a donné le nom de baptême à ce gaz hydrogène (hydro=eau, gène=engendrer) signifiant ainsi qu’il est un constituant indispensable pour produire de l’eau. Et c’est aussi le composant majoritaire du nombre d’atomes de l’univers (92%). Et comme c’est le plus simple de tous les atomes,  à partir duquel tous les autres se sont construits dans les étoiles, on peut presque parier que cette matière a pris naissance dans le big bang, lorsque la goutte d’énergie super concentrée s’est transformée en matière.

Ce sont les russes qui ont les premiers eu l’idée de produire de l’énergie par fusion de deux atomes d’hydrogène pour obtenir un noyau d’hélium, la perte de masse se traduisant par la production d’énergie, dans une enceinte appelée Tokomak. Nous étions en 1950, et depuis, sous l’impulsion de Khrouchtchev, l’idée a été acceptée par les occidentaux, ce  qui a abouti aujourd’hui à la construction du réacteur expérimental Iter à Cadarache, dont les premiers essais sont prévus en 2025. Quant à la mise en service industriel, certains avancent la fin du siècle.

Au cours du vol Apollo 13 vers la lune en avril 1970, le monde stupéfait a suivi le sauvetage en direct des astronautes américains à la suite de l’explosion de la pile à combustible, et découvert en même temps qu’on pouvait produire de l’électricité à partir d’hydrogène gazeux et d’oxygène, un peu à l’inverse de l’électrolyse.

Depuis, de nombreux centres de recherche ont travaillé à la mise au point de piles à combustible, et les applications  civiles se sont multipliées, pour la génération d’électricité sur sites non raccordés et les transports terrestres, avec des prototypes maritimes et aériens.

Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres, car si l’hydrogène est partout, sous forme associée, il n’est disponible nulle part. Il faut l’extraire des molécules auxquelles il est combiné, ce qui n’est pas une mince affaire. On ne parle plus aujourd’hui d’hydrogène en tant que source d’énergie, mais de vecteur d’énergie, ce qui est à la fois plus exact et calme les enthousiasmes. Et il est assez clair qu’il faut dépenser au moins autant d’énergie d’extraction qu’on en récupérera ensuite. Alors, si c’est la machine à ne rien faire, pourquoi tant se fatiguer ?

Les ingénieurs nous apprennent qu’il est très difficile de stocker l’électricité, et que l’hydrogène pourrait constituer un excellent moyen de stockage intermédiaire, à la manière des carburants fossiles d’aujourd’hui. Pour l’instant, la voie la plus économique pour obtenir de l’hydrogène est le vaporeformage du pétrole, principalement pour le carburant des lanceurs spatiaux. Dans ce domaine, le poids est un critère essentiel, et un kilo d’hydrogène produit 3 fois plus d’énergie de combustion que le même poids d’essence. Mais comme nous savons que l’ère du pétrole touchera bientôt à sa fin, il ne sera plus possible de déshabiller Pierre pour habiller Paul, car Pierre sera bientôt en culottes courtes

Mais alors, si on veut produire de l’hydrogène par électrolyse, au moment où on décide de fermer les centrales à fission nucléaire, il nous faudra attendre  les centrales à fusion nucléaire, c’est-à-dire la fin du siècle, si tout va bien.

D’ici là, n’oubliez pas la marche à pied, c’est excellent pour le cœur, et le repos de l’esprit.

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