IMPOTS: JUSQU’OU

Publié le 4 décembre 2013

 

N’importe quel citoyen dans un pays de droit ne contestera  pas le fait de payer des impôts pour que vive son pays et les services que celui –ci offre  à ses habitants.

La France n’y échappe pas.

Cependant, notre pays se distingue depuis longtemps par une charge fiscale et parafiscale très importante globale (2ème en Europe derrière l’Italie).

Il existe bien évidemment de grandes différences sur les modalités d’application de la fiscalité selon les pays : le Danemark taxe plus la consommation, la Belgique taxe plus le travail, France taxe plus le capital (44,4% contre 5,5% par exemple en Lituanie)

La commission européenne travaille dans des conditions très difficiles  pour essayer d’harmoniser la lisibilité  entre états européens.

La France vient de subir une majoration de son imposition en tous ses domaines pour tenter d’éponger ses déficits, à un point tel que le ministre des Finances lui-même reconnaît un « ras le bol fiscal ».

Cela va cependant avoir des conséquences importantes :

-La France a une économie surtout basée sur la consommation intérieure plus que sur l’exportation. Si le citoyen, en raison d’une fiscalité plus forte, ne dispose plus suffisamment de liquidités pour consommer, son industrie en subira de graves conséquences

-Tous les psychologues  expliquent que dans tout domaine d’activité, le principal facteur de motivation est la récompense (elle peut être morale aussi bien que pécuniaire ou les deux) que l’on obtient en échange de son travail. Si tout travailleur se sent floué par une spoliation de ce qu’il gagne par des prélèvements importants, sa motivation tombera aussitôt, son rendement baissera, ce qui peut aller jusqu’à cesser de  travailler, profiter à fond  du système de protection sociale, voire lui donner toute raison de quitter le pays pour trouver  un meilleur équilibre entre rémunération et pression fiscale.

-Le ressenti à payer des impôts peut aussi varier en fonction de l’utilisation de ceux-ci pour faire vivre le pays. Les gâchis financiers peuvent faire très mal alors que de l’argent bien dépensé peut même être un facteur de fierté.

 

Que faire alors quand on voit qu’en France et malgré l’importance du budget de l’éducation nationale (premier budget de l’Etat)nos  enfants savent de moins en moins bien écrire ou calculer, qu’on manque de personnel dans les hôpitaux, que la gendarmerie ne peut même plus chauffer ses casernes ou changer ses véhicules , qu’on a plus assez pour entretenir les voies de chemin de fer, qu’on est obligé de taper fort dans les effectifs de l’armée censée pourtant défendre les intérêts vitaux de la France , qu’on n’ a pas suffisamment pour entretenir notre patrimoine architectural ?Et on pourrait multiplier les exemples à l’envi.

Nous avons donc la pénible impression que plus on  donne, moins on peut faire, que l’Etat ou les Collectivités locales sont  hyper performants  pour récolter les impôts  et taxes mais ne savent  pas bien les dépenser.

De plus, tous ces prélèvements, impôts et taxes divers augmentent toujours plus en volume et en taux alors que les rémunérations, les retraites  n’augmentent pas au même rythme.

Il va donc arriver un moment où la pression  des prélèvements sera telle qu’elle deviendra alors insupportable, les citoyens ne disposant  plus de moyens financiers suffisants que pour assumer les besoins  et obligations de leur existence.

La question est donc primordiale de savoir jusqu’où peut aller la pression fiscale sans tuer le pays dans toutes ses composantes ou alors il faudra admettre un néo système  à la soviétique où on prélèvera tout à la source, laissant des miettes de rémunération aux gens de ce pays  qui seraient alors nettes d’impôts…mais au moins, on saurait exactement ce que l’on gagne et ce dont on dispose.

Un autre  problème crucial de la fiscalité est son  extrême propension à changer à tout moment, empêchant ainsi, tant pour les entreprises que les particuliers à planifier leurs dépenses.

Donc à quand la TVA à 30%,ou plus, la tranche la plus basse de l’impôt sur le revenu à 60%,  les droits de succession sans franchise y compris en ligne directe, taxes foncières doublées d’ici 5 ans, etc

Mais alors que fait –on de l’argent prélevé dans chaque foyer fiscal ?

Nos élus pourront ils donner la réponse ? 

Il est question de remettre à plat le régime fiscal  actuel mais toutes les tentatives antérieures ont été vouées à l’échec.

Mais  alors auront-ils le courage de faire les économies nécessaires (par ex : diminution du nombre des élus ou de fonctionnaires par habitant, réduction du millefeuille administratif, chasse aux gaspillages etc..) ou  les aménagements financiers nécessaires pour permettre un rendement de la fiscalité qui ne dépasse jamais l’inflation sans être déjà  excessive au départ  par comparaison avec les autres états européens?

Nous avons un exemple, la Suède, très endettée dans les années 80, qui a mis en place un système d’imposition simplifié, consistant à imposer les revenus du travail de façon progressive et à  taxer forfaitairement les revenus du capital. Le taux d’imposition maximum est passé de 87% à 57%, l’impôt sur les sociétés a été ramené de 58 % à 30% pour aboutir à un taux de 22% actuellement. En compensation, il y a eu suppression de presque  toutes les niches fiscales, et l’assiette de la TVA élargie,  l’écotaxe a été instituée mais d’une manière qui favorise les secteurs à forte concurrence. Les ménages suédois sont plus taxés que les français,  mais les charges sociales sur les entreprises sont plus de deux fois moins importantes

Il serait également souhaitable que l’argent dépensé soit surtout utilisé pour favoriser l’économie (recherche et développement, technologies  de haute valeur ajoutée, aide à l’exportation et la vente des produits français à l’étranger etc.…)

Il n’y a pas de secret : avec une bonne économie, on peut se payer tout le social et le culturel que l’on veut, alors que trop de social et trop de culturel dans un contexte économique déplorable conduira le pays à sa ruine.

Un simple rééquilibrage entre pauvres et aisés (les très riches de notre pays étant déjà partis sous d’autres cieux) dans un pays en crise ne sera qu’une solution très temporaire, car l’appauvrissement de ceux qui ont encore un peu de moyens les empêchera d’investir et de relancer l’économie indispensable à la survie de notre pays.

Comme il est absolument indispensable que nos gouvernants aident à fond ceux et celles qui ont envie d’être les moteurs de notre société au lieu de les charger de boulets (fiscaux et administratifs entre autres) qui les empêchent  d’avancer  pour que grandisse la notoriété de la France et le bien être de chacun de ses citoyens.

Sans oublier l’Histoire qui montre que trop d’impôts  tuent l’impôt et que l’excès de taxes conduit souvent aux Révolutions.

Celles-ci peuvent  prendre un aspect silencieux : la fuite de toutes nos élites vers l’étranger (100 000 jeunes quittent chaque année notre pays dont 27% ne pensent pas revenir un jour).

Allons-nous assister à la création d’une diaspora française qui ne rentrera au pays que fortune faite ailleurs et à la condition de ne pas se faire spolier à son retour ?

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