ITER: nouvelle source d’énergie?
Publié le 18 décembre 2018
Pour les linguistes distingués, le mot latin Iter signifie chemin. Pour les physiciens et quelques scientifiques, cet acronyme a été choisi pour « International Thermonuclear Experimental Reactor » et pour nombre de nos concitoyens, cet acronyme n’évoque pas grand’chose.
Il s’agit pourtant du projet de production électrique le plus important au monde, rassemblant 85 pays, dont le coût est estimé à 19 milliards de dollars. Et si l’affaire a commencé en 1981, la mise en route n’est pas prévue avant décembre 2025 à Cadarache .Et il ne s’agit là que d’un dispositif expérimental destiné à valider le processus.
Le principe de base est extrêmement simple : il s’agit de reproduire sur terre le même type de fusion nucléaire que celui du soleil, combinant deux atomes d’hydrogène pour produire un atome d’hélium avec perte de masse transformée en énergie. Et les énergies produites sont colossales (500 MW pour 1 gramme de matière consommée).
Par contre, la mise en œuvre de ce principe apparait terriblement compliquée : atteindre une température 150 millions de degré pour que la réaction s’allume dans le plasma nécessite un confinement magnétique dans une enceinte sous vide, et pour obtenir ces champs magnétiques, les bobines fonctionnent en supraconductivité, refroidies à l’hélium liquide à 2K (-271°C). Et comme les atomes d’hydrogène sont trop petits pour qu’il y ait une chance raisonnable qu’ils se rencontrent pour fusionner, on met en présence des atomes de deutérium et de tritium (isotopes de l’hydrogène comportant respectivement un et deux neutrons). Et le malheur est que le choc des atomes de tritium et de deutérium libère des neutrons à très haute énergie, qui endommageront les structures environnantes.
Certains physiciens ont annoncé que nous sommes face à une impossibilité technique de pouvoir maitriser les endommagements liés au rayonnement neutronique, opinion qui est combattue par d’autres spécialistes des matériaux.
Alors quelle conclusion en tirer ? Attendons 2025, et peut-être un peu plus tard avec quelques milliards de dollars supplémentaires.
Nous aurons peut-être touché le jack-pot, comme notre soleil qui brille depuis une bonne dizaine de milliards d’années, ou bien il nous faudra jeter l’éponge, dans un monde à court d’énergie.
Nous reviendrions donc à la situation présente qui ignore (presque) totalement que des efforts sont faits pour tenter de mettre le soleil dans une boite.