LA FRAUDE SOCIALE Avril 2005
Publié le 13 mai 2013
L’honneur de l’homme est de venir au secours de ses frères malheureux ou défaillants mais, nous ne sommes pas de purs esprits, nous vivons dans un monde où les ressources sont limitées et où il est impossible d’abolir la dure loi de la compétition et de la sélection.
La simple question, très simple, qui se pose alors est celle-ci, le véritable intérêt social, celui des déshérités, des réprouvés, des victimes de l’économie pourra t’il encore longtemps être sauvegardé dans un régime de protection sociale si généralisé, si laxiste, si permissif et si coûteux qu’il chancelle depuis longtemps et ne survit que par l’injection massive de nouvelles recettes (RDS, CSG, prélèvements sociaux…) improductives, et tellement pénalisantes pour notre économie ?
Force est de constater que les dispositions actuelles permettent un gaspillage monstrueux et se traduisent pour l’économie par une consommation de temps et d’argent dont il est très difficile de se dissimuler les conséquences désastreuses.
Le budget social de la Nation fait état d’une progression exponentielle des dépenses et des recettes sociales qui donne à réfléchir. Loin de nous d’être insensibles, comme on pourrait le laisser croire, aux problèmes humains et sociaux ; nous combattrons toujours avec énergie pour une véritable protection des salariés et de leurs familles et pour une amélioration permanente de leur qualité de vie.
Mais il faut bien savoir qu’à vouloir sans cesse rallonger la note du social, ce social se mange lui-même par le fait que l’économie finit par crouler sous la charge et par le fait, qu’on encourage ainsi une nouvelle catégorie d’exploiteurs : les fraudeurs sociaux.
En effet, notre société est composée actuellement d’assistants et d’assistés – dont nous sommes d’ailleurs tous, plus ou moins et alternativement l’un et l’autre – cependant nous devons reconnaître que c’est la grande tentation de l’égoïsme, de la facilité et de la paresse qui généralise la demande d’assistance.
Ce n’est pas le principe de l’assistance qui doit être remis en cause, mais sa mentalité laxiste et ses modalités d’application. Les abus insupportables dont nous sommes les témoins au quotidien et que nous entendons dénoncer tiennent en grande partie tout particulièrement du caractère bureaucratique omnipotent et de l’esprit démagogique de notre système de protection sociale.
Rien ne doit donc plus être négligé pour freiner l’égoïsme anarchique de certains individus sans scrupule et faciliter le dépistage des paresseux et des fraudeurs. N’est-ce pas par exemple le travers dans lequel est tombé notre assurance chômage qui permet à certains, heureux profiteurs, de retrouver « le paradis terrestre » en ne gagnant plus leur pain à la sueur de leur front ?
N’est-ce pas par exemple le besoin de sécurité exacerbé par la vie chère et les risques du monde moderne qui inspira la mise en oeuvre de cette sécurité sociale universelle, de cette assurance tous risques pour tous et à tout prix qui a modifié profondément la mentalité du consommateur de soins médicaux.
Il est évident que partant d’une idée généreuse les assurances sont néanmoins dangereuses car elles incitent les individus à fuir leurs responsabilités pour les reporter sur la collectivité.
En quelques mots, il faut abandonner une fois pour toutes l’espoir chimérique d’une assurance collective aveugle, pathogène et pour la remplacer par une assistance plus éclairée et plus apte à freiner l’égoïsme forcené de certains individus sans conscience, de telle sorte que le droit à l’assistance dégénère le moins possible en droit à l’incurie et au parasitisme. A cet égard, pourquoi, par exemple, ne pas charger le ministre de l’Economie, de l’Industrie des Finances de la responsabilité du régime du chômage, le service dépensier étant le mieux à même de veiller à une bonne utilisation des fonds publics ?
En corollaire, pourquoi ne pas transférer au Conseil Général, compétent au niveau du département de l’action sociale, les services locaux de contrôle ASSEDIC et ANPE, entre autre chargés de s’assurer du respect et de la mise en oeuvre des mesures d’application?
Il nous apparaît essentiel et avant toute chose de faire changer les mentalités et de redonner aux français le goût du travail et l’esprit de solidarité. Nos certitudes :
Le travail annoblit et apporte toujours avec la dignité une qualité de la vie.
Pas de travail sans revenus, mais aussi pas de revenus sans travail.
Les difficultés, la pauvreté, les détresses de la vie ne peuvent en aucun cas justifier l’oisiveté, la malhonnêteté, l’agressivité, par contre, si elles deviennent sans espoir, elles, justifient la révolte.
AVRIL 2005