LA REPUBLIQUE ASSASSINEE
Publié le 17 novembre 2020
L’école est un espace de citoyenneté.
L’école doit former des citoyens conscients de leurs droits et respectueux de leurs devoirs, mêmes si ceux-ci peuvent être dépendants de leur culture familiale, de leur religion, ou d’un idéal autre.
L’institution scolaire doit affirmer une détermination absolue, séparant nettement le permis du défendu, et le bien du mal. C’est la seule façon qui puisse permettre à nos enfants, en marquant les repères où se situer, de s’intégrer, et de devenir des hommes ou des femmes aptes à affronter la compétition d’une vie réussie.
Les programmes d’histoire, de civisme et de morale doivent être dispensés avec le respect de la vérité, sans idéologie ou prosélytisme, même si l’on sait que l’enseignement de l’Histoire n’est jamais complètement neutre, tentant par ce canal d’imposer une idéologie et une morale qui satisfasse les pouvoirs en place.
L’atroce décapitation du professeur d’histoire Samuel Paty est totalement inacceptable, et glaçante.
La violence sous toutes ses formes prend mois après mois, jour après jour, une réalité de plus en plus inquiétante et cruelle dans l’actualité: voitures incendiées, affrontements avec la police et les pompiers, agressions des médecins et du personnel soignant, saccages des transports publics et du mobilier urbain, incendies d’écoles et d’églises, profanations de cimetières, agressions au couteau de passagers dans la rue, égorgement d’un prêtre chrétien etc.. Le constat est accablant et dépasse le tolérable, révélant une situation de conflit de grande intensité.
La mise au défit des pouvoirs publics signifie que l’heure est à la confrontation et qu’une guerre civile est envisageable. La France connaît une guerre communautaire et générationnelle. Les territoires perdus de la République où les lois et les valeurs républicaines ont été remplacées par d’autres lois, où l’autorité des « grands frères », des caïds de la drogue et d’imams interprétant à leur manière le texte sacré du Coran (alors que d’autres sont débordés par les réseaux sociaux et sont sans contrôle sur les jeunes de leur communauté), règne sans concession. Ces territoires doivent être reconquis sans attendre, avec la force si nécessaire. Le spectre d’une guerre civile fait toujours peur, car elle n’apporte jamais de solution mais la plupart du temps une défaite de la Raison.
La France compte aujourd’hui des dizaines de milliers de jeunes gens, nés en France, mais issus de familles étrangères, dont certains sont en totale rupture avec la société qui a accueilli leurs parents , eux-mêmes restés attachés à leur pays d’origine et pour une partie hostiles à la société qui les nourrit et les entretient, alors même qu’ils ne travaillent pas et sont favorables, même sans l’avouer ou l’affirmer, à l’islamisme intégriste. Ce sont eux que nous devons désormais responsabiliser et éventuellement punir pour tout acte délictuel commis par leurs enfants mineurs.
Est-il possible de ramener ces individus dans une existence apaisée et respectueuse des lois en vigueur? Pour une minorité peut-être, mais pour la majorité, certainement pas. La voie de l’opposition et de la rébellion est celle qu’ils choisissent indépendamment de tout ce que l’état peut faire pour eux. Ils ont besoin d’étancher leur soif de haine à l’encontre d’une civilisation occidentale qu’ils jugent impie. Se pose le problème de ce qu’il faut en faire? Cette majorité perdue doit elle être mise en centre de rééducation?
L’islam fondamentaliste rejette l’idée de laïcité et de séparation des domaines religieux et politiques. Cette norme qui rattache les croyances de l’Islam à des modes de comportement autoritaire, de violence et d’intolérance est absolument incompatible, non seulement avec nos valeurs républicaines, mais également avec toutes nos sociétés démocratiques. Certains, affirment que l’Islam est incompatible avec les valeurs de la France, qu’il n’y a pas de musulmans modérés mais des apostats de l’Islam (ce qui est aussi la position des fondamentalistes islamiques!). Pour les radicaux de cette mouvance intégriste l’immigration intensive est le moyen le plus sûr de noyer les peuples européens sous une immigration de culture musulmane, qui, avec le temps, les submergera, les désintégrera, en détruisant leur culture, leur identité et leurs racines.
Mais il est tout aussi possible que ces peuples européens, devant l’imminence de cette mise à mal de leur monde ne se révoltent, entraînant ainsi des conflits guerriers particulièrement graves.
Pour nos responsables politiques, ne pas reconnaître la vérité, ou la minimiser, contribue à favoriser l’extension de cet islamisme intégriste.
Il est souhaitable que la pression populaire, qui ne fait que se renforcer , avec le risque de s’orienter vers des idéologies extrêmes, y compris, par défiance, à l’encontre des musulmans bien intégrés dans notre société, contraignent nos responsables politiques, qui sont pourtant bien avertis de ces problèmes (rapport Obin de 2004, ouvrages de Gilles Kepel et Michel Onfray), à prendre de toute évidence et de toute urgence, les mesures énergiques qui s’imposent, sans concession, faute de quoi ils devront répondre des conséquences de leur faiblesse.
Nous le souhaitons certainement tous dans l’immédiat car tuer reste un crime.
Mais il faudra certainement aussi analyser plus finement les conditions de ces attentats: place de la religion dans la société, définition du fanatisme et ce qui peut le favoriser, évolution de l’islam dans un monde moderne comme le siècle des Lumières a pu éclairer le nôtre.
Il ne faut pas oublier que l’Islam est une religion « jeune » par rapport à la chrétienté et au judaïsme et qu’il connaît les « péchés de jeunesse » que ces religions ont pu connaître dans leurs excès (inquisition par ex.) et faire amende honorable par la suite. C’est à la théologie et aux représentants de tous nos cultes, à nos professeurs d’histoire de nous l’enseigner avec vaillance et conviction. C’est aux imams de montrer les contradictions existant dans le Coran, d’en expliquer la valeur symbolique pour permettre de définir ce qui est concept de paix et de guerre implicitement contenus dans les mêmes sourates pour détruire tout ce qui peut conduire au fanatisme (ce qui implique le contrôle de leur formation).
Le dialogue inter- religieux est indispensable pour retrouver les liens qui lient tous les croyants à une déité commune trop oubliée.
C’est au rôle de l’Etat, en France, de faire respecter la loi de 1905 pour faire respecter la laïcité, non contre les religions, mais pour faire en sorte que les croyants de toute obédience puissent pratiquer sans pour autant agresser ceux d’une croyance autre que la leur, et en leur faisant à tous respecter le droit à la liberté d’expression qui est la seule à pouvoir faire bouger les choses quand il s’agit de modérer les excès des fondamentalistes de quelque religion ou obédience philosophique ou politique qu’elle quelle soit, sans que cette liberté d’expression ne vienne heurter de front la fraternité.
Cela représente un travail gigantesque, pouvant paraître complètement utopique.
Mais cela reste un challenge à réussir, à l’échelle de l’Humanité entière.