LA VOITURE ELECTRIQUE: C’EST DU PROPRE!
Publié le 6 juin 2018
Nous le savons bien, la voiture avec le moteur à explosion, c’est sale. D’une part, les deux tiers de l’énergie contenue dans le carburant s’évanouit en chaleur pour contribuer au réchauffement climatique, et d’autre part les produits chimiques issus de la combustion polluent notre atmosphère et nos poumons. Quelle horreur !
Mais nous avons trouvé la solution : c’est la voiture électrique, la voiture propre qui ne dégage sous forme de chaleur que 1% de l’énergie consommée, avec une absence totale de rejets gazeux nocifs. Le pied !
Et tous les constructeurs automobiles de se précipiter dans cette technologie avec une gourmandise non dissimulée, au nom de la protection de la planète, et des alléchantes prévisions marketing.
Bizarrement, personne ne pose la question de savoir d’où nous parvient cette fée électricité, ni comment elle est produite, alors que le débat sur la fermeture des centrales nucléaires est devenu un sujet d’actualité récurrent, la proportion d’énergie électrique nucléaire en France étant la plus élevée de tous les pays : 89,13 % du total électrique selon les données EDF 2016, fournies avec les factures aux particuliers.
Si la voiture électrique est propre pour le consommateur qui l’utilise, elle ne l’est plus pour les centrales nucléaires, car elle génère inévitablement des déchets radioactifs à haute toxicité et vie longue dont on se demande encore comment s’en débarrasser. Imaginons un instant la situation qui sera créée par le remplacement total des moteurs thermiques par des moteurs électriques et le nombre de centrales supplémentaires qu’il faudra construire. Nous n’en sommes plus à une contradiction près, et il serait intéressant que chaque utilisateur final de l’énergie électrique se charge lui-même des déchets radioactifs qu’il a engendrés. Beaucoup préfèreraient alors se remettre à la marche à pied ou au vélo.
Les psychiatres modernes ont inventé le mot de schizophrénie pour caractériser le comportement de ceux qui sont capables en toute bonne foi de soutenir une affirmation et son contraire, par exemple exiger des voitures électriques et la fermeture des centrales nucléaires. Cette maladie aurait-elle atteint tous les médias et nos hommes politiques qui rabâchent en permanence ce slogan de voiture propre ? ou s’agit-il d’ignares incapables d’avoir plus d’une idée en tête à la fois ? Ou encore ont-ils confondu lutter contre la pollution en « urgence » en promouvant la voiture électrique et en oubliant par contre la pollution à « long terme » en laissant en activité pour longtemps les centrales nucléaires au lieu de les arrêter. Mais l’explication est peut-être beaucoup plus simple : en passant du moteur thermique au moteur électrique, on déplace la zone de pollution, qui passe de la dispersion liée à l’utilisateur individuel à l’unique stockage des déchets radioactifs pour la collectivité situé à Bure, tout en changeant radicalement la nature des polluants, qui seront encore radioactifs dans 100 000 ans. La France roulera propre, et les meusiens auront le privilège de prendre en charge tous ces déchets nucléaires supplémentaires français pour l’éternité.
Ouf, on respire, et les meusiens sont de bien braves gens.