LES VALEURS DE LA REPUBLIQUE: 2 au lieu de 3?

Publié le 28 octobre 2017

« Liberté, Egalité, Fraternité » sont depuis la Révolution les trois valeurs morales, ou  « référentiels éthiques », pour parler « moderne » de notre république. Depuis la Révolution beaucoup d’eau a coulé sous les ponts d’Epinal. Aujourd’hui nous vivons dans une France hyper-individualiste, super-connectée et numérisée, où le mariage n’est plus réservé au couple homme/femme, où l’islam est la deuxième religion du pays, et où la moitié des Français se dit de ne pas être lié à une religion. A cette petite fresque on pourrait ajouter la mondialisation, la construction de l’Union Européenne après deux guerres mondiales fratricides, et encore beaucoup d’autres éléments.

Or une chose est sûre : la France a changé énormément depuis la Révolution.

 Donc, tout a changé ? Non, car le clivage droite/gauche reste toujours une évidence  pour la majorité des Français, les  tentations  humaines  comme le goût pour le pouvoir, l’argent et le sexe n’ont pas changé. Et aussi les trois valeurs morales de la République n’ont pas changé. Vraiment ? Sont-elles encore réellement vécues par les citoyens ? Sont-elles encore une référence pour nous ?

 Il semble que la liberté dans le sens d’une liberté individuelle triomphe aujourd’hui, vu l’hyper-individualisme, facilité et renforcé par les nouvelles technologies, s’installe dans les sociétés occidentales, au détriment de l’autorité des structures collectives comme l’Etat, les institutions économiques et religieuses et la famille. Historiquement liée à la lutte pour la liberté individuelle est la lutte pour l’égalité. Or l’approche égalitaire a depuis longtemps quitté sa sphère traditionnelle de la politique (égalité des citoyen dans une démocratie) pour être appliquée aussi dans d’autres domaines de notre société : l’éducation (démocratisation de l’Ecole , le monde de l’entreprise ( démocratisation des entreprises ), et le domaine des mœurs (égalité pour toutes orientations sexuelles ; mariage pour  tous ). Nous pouvons constater que cette évolution, que certains désigne comme une approche de « totalitarisme égalitaire », n’a pourtant pas vraiment changé les inégalités matérielles et culturelles dans notre pays. En plus, cette approche transforme nos efforts quotidiens d’agir juste, en traitant les autres selon leur mérite ou leur besoin (des critères  que l’égalitarisme ne reconnaît pas), en un combat pénible et frustrant.

 Et la fraternité ? Cette valeur républicaine donne actuellement l’impression de s’être dévaluée. Car, comment savoir être fraternel, si la notion de « frère » ou « sœur » s’affaiblit dans une réalité de famille biologique, recomposée ou « PMA-itisée ». Comment être fraternel dans un monde post-moderne ou beaucoup préfère le smartphone à la rencontre physique avec une autre personne? Cependant la fraternité n’a pas dit son dernier mot malgré les apparences: C’est vrai que l’activité de nombreuses associations humanitaires et de bien des familles, groupes sociétaux (clubs, confréries, religieux, sportifs, et même militaires!) montre que la fraternité n’est pas morte en France, mais entre « être encore vivante » et « être une référence centrale reconnue par tous les citoyens »il y a une grande différence.

Il est évident que le « sens COMMUN » en a pris un coup et que le « vivre ensemble » dans notre république est de moins en moins une réalité VECUE, mais apparaît de plus en plus comme un idéal purement SYMBOLIQUE.

 

 

 

 

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