L’ETAT LAÏC EST NEUTRE ENVERS LES RELIGIONS

Publié le 3 novembre 2020

La loi de 1905 et son esprit prévoyaient la séparation de l’Etat Français et de l’Eglise catholique, en donnant à l’Etat le rôle de fournir, comme un acteur neutre, un cadre légal pour que chaque religion, chaque conviction spirituelle ou non spirituelle puisse s’exprimer et vivre (par exemple, via des cultes) sa foi ou conviction dans la sphère privée, mais aussi dans l’espace public, sans que cette liberté provoque des problèmes « d’ordre public. »

 Or, ce qui s’est passé après, et surtout ces dernières décennies, ne correspond plus du tout à l’esprit de cette loi. Voici les « infidélités » envers l’esprit de la loi de 1905, qui étaient largement pratiquées par la majorité des responsables politiques de gauche et de droite :

D’abord, on a commencé à bien confondre « l’espace public » avec la « sphère publique ». Avec l’espace public, on désigne par exemple la rue, le marché, la plage, les parcs, mais aussi les médias qui construisent l’ »opinion publique », ce qui englobe aujourd’hui internet ; tandis que la sphère publique est la sphère où l’Etat est présent directement via ses institutions comme, par exemple, l’armée, la police, la préfecture, l’Ecole publique, les tribunaux, etc. Il est évident que chaque fois que l’Etat transforme un espace public (une rue ou un parc), de facto, en sphère publique, en interdisant, par exemple, le voile, la porte est ouverte pour des tendances liberticides et totalitaires, qui nourrissent l’islamisme.

En plus, on a confondu la neutralité de l’Etat en matière de religion avec l’ignorance ou  l’inculture de l’Etat et de ses fonctionnaires. Cette confusion était certainement nourrie par des vieilles traditions françaises anticléricales (= anticatholiques) et antireligieuses, dont la libre pensée et Charlie Hebdo sont peut-être aujourd’hui les porte-paroles les plus explicites.

Ces vieilles traditions, qui jusqu’aujourd’hui forment un élément important de l’identité de cette France chrétienne, mais aussi révolutionnaire et anticléricale, se sont liées à un souci d’apaisement autour de la dimension religieuse, qui a laissé beaucoup de responsables politiques choisir la stratégie de l’effacement du religieux (ou du tabou) dans l’espace et la sphère publique (par exemple à l’Ecole publique). Ainsi les symboles religieux dans l’espace public ont été transformés en simples éléments du « patrimoine », donc, peut-être culturellement intéressant, mais finalement appartenant au passé ; et les élèves rendus de plus en plus incultes dans le domaine religieux. Quant aux seuls élèves catholiques pratiquants , ils se voient même encore aujourd’hui moqués par des professeurs, qui se croient encore au 19ième siècle.

Comme quand « en famille » on assure « la paix » en transformant certains sujets en « tabou », la religion est devenue dans la société française peu à peu un « tabou » à l’Ecole et dans notre espace public. Or, nous savons de nos familles, qu’une telle « paix » est fragile. La France est en train de vivre qu’il n’est plus possible de continuer ainsi, car le conflit entre des « laïcards » incultes et des croyants incultes peut nous mener seulement vers le contraire de la paix.

Comme un arbitre d’un jeu de football, la République doit être neutre, et permettre que le jeu de la compétition des idées religieuses et philosophiques puisse se dérouler, sans donner l’impression d’être déjà « achetée » par une des équipes, ou de ne pas connaître vraiment les finesses de ce jeu et de ses équipes. Mais elle doit aussi, en tant qu’arbitre, stopper le jeu si le débat des idées devient un véritable conflit.

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