L’individualisme triomphant mais destructeur Octobre 2002

Publié le 13 mai 2013

Dans ce monde où le travail est plus souvent ressenti comme une contrainte que comme une libération, où le temps réservé aux loisirs s’accroît, où les familles sont éclatées, l’indifférence une règle de vie et la solitude une véritable maladie, à l’heure où l’argent est roi, l’égoîsme presque une vertu et la violence un véritable fléau, il est de la dignité de l’homme de s’interroger pour comprendre et ne pas subir sans réagir.

 

Nous vivons dans un monde égocentrique où les i,térêts personnels dominent les valeurs de solidarité, où le sens de l’intérêt public s’efface devant la défense des privilèges et des structures acquises.

 

L’exaltation de sa toute puissance a fait de l’homme un individu égoïste éloigné de la communauté dans laquelle il vit et exclusivement préoccupé de ses intérêts personnels.

 

Chaque catégorie socio-professionnelle, constituée en groupes de pression, profite de la faiblesse de l’Etat et des intérêts électoraux quasi permanents pour arracher les concessions satisfaisant ses intérêts corporatistes.

 

Chacun a en mémoire certains évènements significatifs de cette déplorable mentalité. Citons pour exemple les réactions des habitants de la vallée de Chamonix, le refus d’implantation dans la Somme d’un troisième aéroport international, les réactions contre les centres d’enfouissement des déchets ultimes, sans oublier les réactions extrêmes où on n’hésite pas à tuer.

 

Il apparaît que la mentalité de notre époque présente au moins une caractéristique stable et identique à toutes les couches de notre société : un conservatisme massif et exclusif reposant sur un refus absolu de la remise en cause des « privilèges ». Si le passé a pu s’en accomoder, mal en vérité, il n’est plus possible aujourdh’ui de s’y complaire au risque de sombrer.

 

Mais alors que faire ? Ce n’est pas parce que l’individualisme est triomphant et que la tolérance est promue au rang de valeur absolue que nous ne pouvons nous demander : ai – je le droit de tout laisser faire ? Il nous apparaît donc que les pistes suivantes pourraient être réexploitées.

 

– 1) Des sanctions pour le non – respect des règles existent. Il faut les appliquer, à tous, notamment à ceux qui devraient monter l’exemple, et pas seulement la « France d’en bas ».

 

– 2) Redonner à la cellule familiale toute la place et toutes ses responsabilités, y compris financières et pénales, qui lui incombent dans l’éducation des enfants, car tous les parents savent que leur crésdibilité dépend de leur réaction face à la première incartade. S’ils l’ont oublié, il faut le leur rappeler.

 

– 3) Redonner vie au bénévolat, en améliorant les aides ciblées en faveur des pratiquants (mais pas de salaire), mais surtout en supprimant le

« professionnalisme » associatif, avec les débordements qu’il entraîne.

 

Mais si chacun de nous demeure lui même passif devant les transgressions de la loi, l’action collective, qu’elle soit politique, associative, sociale ou éducative, ne reposera plus que sur du vide et restera lettre morte.

 

 

 

 

Octobre 2002

Articles dans la même catégorie :