MORT D’UN PRESIDENT

Publié le 16 octobre 2019

 

La disparition d’un homme politique de premier plan comme le président Jacques Chirac est  un évènement important. Elle renvoie au déroulement de nos propres existences  qui ont pu être plus ou moins influencées par les décisions de cet homme politique.

Le souvenir que l’on en peut conserver va donc varier d’un extrême à l’autre, de la haine à l’admiration la plus totale, en passant bien évidemment par tous les stades intermédiaires.

Nous avons tenté l’expérience au sein du CRI de faire une sorte de tour de table où chacun des membres présents a exposé la manière dont ils avaient vécu les années Chirac.

Ce fut un  échange très riche entre nous car l’expérience des uns rafraichissait grandement  la mémoire des autres, nous remettant en perspective la vie complète de notre ancien président et de ce que les uns considéraient comme étant « bien » dans son action (rejet de la guerre en Irak) et d’autres comme « mal » ( dissolution de l’Assemblée Nationale).

Mais ce bilan fait, deux choses nous ont fait réagir:

En premier, le fait que la mort absout tout ou presque. Notre ancien président part en laissant derrière lui une image  de Président bien-aimé malgré une politique qui a pu laisser des marques noires dans la vie sociale de la société (émeutes de 1995 après mise en place du plan Juppé, alors son premier ministre). Mais ce côté béatifiant de la mort est connu.

En second, la vision sur les écrans d ‘une foule de jeunes, voire même très jeune s, parfois très émus, souvent porteurs d’objets symbole du souvenir comme des fleurs ou bougies, alors que beaucoup n’étaient pas encore nés lorsque Jacques Chirac étaient en activité ou n’étaient manifestement pas encore majeurs!

Cet engouement nous a laissé coi, même si bien des explications nous sont venues à l’esprit mais sans nous satisfaire complètement: admiration familiale pour Jacques Chirac bien transmise (étonnant à notre époque où les jeunes ont plutôt tendance à rejeter ce qui vient des anciens), imprégnation réussie de l’esprit de nos jeunes par les réseaux sociaux  ou la nature lénifiante des émissions télévisées de grande diffusion? Rôle des enseignants? Tradition nouvellement acquise par les jeunes dans le cadre des évènements tragiques de notre société (comme dans le cas des attentats  par ex.). Pour une fois, nous sommes dans l’attente des commentaires de nos lecteurs sur ce phénomène singulier!

POUR NOUS ECRIRE A CE SUJET: criternet@orange.fr

 

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