MORT SUR LA ROUTE

Publié le 12 juin 2016

Depuis des mois, le nombre de tués sur nos routes augmente sans cesse, et ceci malgré une prolifération très appréciable (et non forcément appréciée) de radars de plus en plus perfectionnés.

On commence à s’apercevoir que cette lutte anti vitesse touche ses limites même si certains voudraient encore la rendre plus agressive (ex:80 km/h sur les routes au lieu de 90km/h).

IL est normal de lutter contre la vitesse excessive (qu’on devrait pouvoir mieux moduler en fonction du profil routier, y compris urbain)

Les autres causes sont multiples, et, pour la plupart, déjà envisagées depuis longtemps.

UNE CAUSE RAREMENT ENVISAGEE

Il reste maintenant un aspect du problème dont on parle peu. Elle est exclusivement psychologique: le plaisir de la transgression.

Ce plaisir est le sentiment d’une intense liberté quand on s’affranchit des règles  établies par d’autres et qu’on ne reconnaît plus comme siennes car représentant un joug qu’on ne supporte plus.

Cette tentation à la transgression peut elle-même être modulée par des contextes culturels différents selon les pays (tempérament latin opposé au flegme anglo-saxon par ex.)

Conduire, qu’on nous a si longtemps présenté comme un plaisir, ne l’est plus. Les contraintes diverses font qu’au  volant on passe plus de temps à savoir si on est en infraction ou pas  plutôt que d’apprécier le confort de sa voiture ou de savourer les paysages traversés.

Cette pression fait que de temps en temps, on craque et on commet la grosse bêtise qui nous fait doubler parce que on en a assez de rester bloqué derrière un traînard ou qu’on remonte par la BAU parce que ça coince en raison de bouchons ou qu’on outrepasse la vitesse limitée parce qu’on a peur de rentrer trop tard à la maison, sans oublier le passage à niveau qu’on va essayer de franchir alors qu’il va se fermer ou le feu rouge qu’on franchit par énervement.

Le fait de surveiller sans cesse sa vitesse au compteur, malgré parfois le rôle des limiteurs, peut devenir très stressant .

Par conséquent, plus celui-ci s’accentuera plus le risque d’avoir une pulsion transgressive pourra survenir.          

Certains pays l’ont compris:

Le Danemark a fait repasser sa vitesse limite supérieure de 110  à 130 km/h sur certains tronçons autoroutiers.   L’Angleterre a diminué le nombre de ses radars opérationnels.

La mortalité routière n’a pas pour autant augmenté.

 DES PROPOSITIONS

Certains moyens spécifiques pourraient être mis en œuvre pour lutter contre la tentation de la transgression.

Tout devrait être fait sur la route pour pouvoir conduire le plus « cool » possible  avec pour conséquence  éviter les transgressions :  routes entretenues, signalisations logiques et appropriées,  enseignement de la courtoisie au volant dans les auto-écoles, création d’une police de la route surveillant en temps réel la circulation, détenant aussi un potentiel pédagogique et non exclusivement répressif.

Nous proposons également une consultation psychologique chez les responsables d’accidents graves pour étudier de plus près ce phénomène de la transgression et apprendre à lutter contre.

Comme dans beaucoup de domaines, le trop est l’ennemi du bien. L’excès de répression tuera la répression en favorisant les comportements transgressifs avec pour conséquence plus d’accidents graves.

 

Cercle de Réflexion et d’Information (CRI)

 

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