QUOI APRES LA VIOLENCE ? Février 2006

Publié le 13 mai 2013

II y a sûrement , au cœur des soulèvements que la France a connus en novembre dernier, quelques meneurs de bandes organisées, quelques casseurs qui profitent de la circonstance, voire quelques extrémistes religieux qui tirent quelques ficelles et cherchent à renforcer leur emprise sur des zones de non droit, abandonnées par les pouvoirs publics, pour y installer les règles d’une économie criminelle ou y imposer les lois d’un extrémisme religieux.
Mais il y a surtout dans ces banlieues une «jachère » déjeunes devenus « aciviques » faute d’avoir appris le respect de l’autorité, incultes faute d’avoir suivi un parcours scolaire satisfaisant, sans emploi faute d’avoir reçu une formation et immatures faute d’avoir été éduqués
Les médias en leur offrant un miroir qu’ils n’ont jamais eu donnent à ces jeunes le sentiment d’exister enfin.
Pourtant en  1995 déjà  le danger avait été clairement identifié  pour ces banlieues, où les droits sont bafoués, à commencer par le droit à la sécurité,  où se forme le terreau d’une économie de type mafieux, où marginalisés parce qu’en échec scolaire, les jeunes sont l’objet des pires tentations engendrant une insécurité permanente.
10 années plus tard qu’y a-t-il de changé? Rien, sinon qu’on se retrouve devant un double échec: la fracture sociale s’est transformée en un véritable « abîme » et la sécurité, thème essentiel de la campagne présidentielle de 2002, n’est toujours pas assurée loin s’en faut.
11 ne suffit pas, pour se donner bonne conscience:
– de démolir quelques « barres » plus ou moins en état de délabrement, et ceci avec le concours non marchandé des médias;
– de voter des lois pour, en définitive ne pas les appliquer, ainsi que le souligne un rapport du Sénat, ( il y en aurait 232 dans ce cas, dont certaines votées en application de la procédure d’urgence), ou les remettre en cause rapidement;
– de promettre des millions d’euros, parfois des milliards, à l’occasion de chaque nouveau problème, défilé ou grève, alors que l’on sait très bien que ces crédite ne seront ou ne pourront pas être dégagés puisque le budget national est « exsangue »;
– de faire voter, en urgence quelques amendements, sur l’emploi des jeunes qui remplace une précarité par une autre, sur l’apprentissage dès 14 ans ou sur la suspension éventuelle des allocations familiale, qui en définitive, ne sont que des pis aller.
Il est vrai, qu’à l’occasion des vœux pour 2006, les uns et les autres ont dressé un catalogue d’actions à mener qui donne le vertige. Il s’agit de régler les problèmes liés à l’emploi, de réformer le financement de la protection sociale, de réformer la justice ( une fois de plus), d’assurer la parité en politique, de relancer l’Europe, d’assurer la sécurité de tous, de conduire une politique énergétique volontariste, favoriser la recherche, d’assurer l’égalité des chances pour tous en passant, entre autre, par une nouvelle réforme de l’éducation, de lutter contre l’immigration clandestine et, pour couronner le tout, au moins stabiliser la dette publique avant «d’inverser durablement cette mauvaise tendance » … etc.
Tout cela est à faire et bien d’autres choses encore. Il suffit d’y croire !! Mais le doute s’installe lorsque l’on voit les réactions de nos hommes politiques qui poursuivent leurs querelles mesquines et partisanes comme si de rien n’était, cherchant, à droite comme à gauche, à se positionner pour la course à l’Elysée.
Il y aurait pourtant une urgente et impérieuse nécessité à réagir ensemble, tous partis confondus, car la solution à la situation actuelle n’est pas l’affaire d’un seul, mais de tous les hommes politiques et de toutes les parties qui de près ou de loin sont en prise avec ces problèmes; il suffit pour cela d’un peu de retenue, de respect pour autrui et de hauteur de vue. Essayer de régler les problèmes dans l’urgence ne peut déboucher que sur des décisions qui ne pourront pas supporter l’usure du temps. S’il faut faire quelque chose rapidement pour apaiser les tensions, prenons toutefois le temps de réfléchir et de penser tous ensemble pour enfin aboutir sur des solutions durables et efficaces.

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