REPROTOXICITE

Publié le 28 octobre 2017

REPROTOXICITE

Voici un mot nouveau qui vient d’apparaitre dans la langue française : la reprotoxicité. Ce terme désigne toute forme de toxicité qui porte atteinte à la reproduction humaine.

Car un certain nombre d’atteintes à la fertilité humaine sont maintenant avérées chez l’homme et chez la femme, en relation avec des produits chimiques, inhalés, ingérés, ou en contact avec la peau. Ces produits chimiques peuvent agir directement sur les glandes sexuelles ou sur la formation du fœtus en gestation.

Jean-Marie PELT raconte dans un de ses ouvrages une curieuse histoire : dans les marais des Everglades en Floride, on a observé des couples d’oiseaux couvant des œufs stériles. Après avoir capturé ces oiseaux, on a constaté que les glandes sexuelles du mâle présentaient une concentration importante de pesticides, au détriment de la testostérone, causant ainsi la stérilité. On se souvint alors que dans les années 50, l’état américain de Floride avait décidé d’éradiquer les moustiques de la région en déversant des tonnes de DDT (dichlorodiphéniltrichloroéthane). Cette substance, insoluble dans l’eau s’est déposée dans la vase au fond des marais, lentement absorbée par le phytoplancton, puis le zooplancton, les invertébrés, les batraciens, les poissons, les crocodiles, les oiseaux, se concentrant en particulier sur les glandes sexuelles. Il aura fallu plusieurs décennies pour que cette substance chimique remonte la chaine du vivant.

On peut alors imaginer sans peine les effets produits sur l’homme par les pesticides déversés depuis des décennies  sur les champs par nos agriculteurs au rythme de 100 000 tonnes par an. En témoignent les traces parallèles des roues des tracteurs dans le paysage de nos campagnes.

Cette toxicité de masse ne peut avoir que des conséquences de masse : on a mesuré une baisse de la fertilité masculine de 40% sur les 30 dernières années*, et il existe même une théorie** expliquant que la progression  de l’homosexualité ne serait pas seulement un phénomène social, mais reposerait sur une conséquence directe de cette pollution chimique reprotoxique.

Naturellement, tous ceux qui profitent de cette situation, l’agrochimie, l’agriculture intensive, les chaines de distribution, vous diront le contraire, appuyés par les milliers de lobbyistes qui encombrent les couloirs de la commission européenne de Bruxelles.

Somme toute, quand on a compris la nature du  mécanisme de destruction qui nous menace, il suffit de s’en écarter, et appliquer simplement la maxime de Coluche :

« Et dire que toutes ces cochonneries ne se vendraient plus si on ne les achetait pas ! »

*Pr Dominique Bellepomme      Ces maladies créées par l’homme    Albin Michel   380 p.

**L’étude, menée par Tyrone Hayes de l’université de Californie, a déterminé que l’atrazine pouvait causer une démasculinisation chez des grenouilles léopards.

CRI 19 octobre 2017

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