SCIENTIFIQUES

Publié le 24 juin 2020

Jamais dans aucune période de notre histoire il ne fut autant question de scientifiques, au point de croire que s’ils n’existaient pas, toute décision au plus haut niveau de l’Etat n’aurait pu être prise, et que nous serions peut-être déjà tous morts.

Le sens de la prévoyance, du discernement, et la responsabilité de notre gouvernement, furent purement et simplement abandonnés aux « scientifiques », devenus dans une période d’inquiétude sanitaire les grands prêtres d’une nouvelle religion.

Mais comme souvent dans les religions, on observe des schismes, des chapelles  qui s’affrontent, chacune s’efforçant d’attirer à soi un maximum de croyants. Et les pauvres fidèles, qui regrettent amèrement de n’avoir pas fait bac + 12 à la faculté de médecine, se sentent frustrés et inquiets, car ils pensent naïvement que la vérité est une. Et comment peut-on assurer son salut quand on a perdu la foi ?

L’affrontement entre les églises médicales scientifiques prit un tour inattendu, mettant en lice un combat entre les anciens et les modernes. D’un côté les tenants de l’orthodoxie officielle, prête à excommunier  toute déviance non conforme, et ne se gênant pas pour vilipender  les anciens,  et menacer les fidèles du feu de l’enfer en cas de désobéissance. De l’autre, un druide à la barbe blanche dispense une potion magique, juché sur son tilleul avec une serpe d’or.

Nous le savions déjà, les protocoles de validation des médicaments se sont développés, avec l’utilisation du calcul des probabilités, pour introduire de la rigueur mathématique dans un monde d’observations disparates. Est-ce à dire pour autant qu’avant l’apparition de ces techniques mathématiques, toutes les observations antérieures aux années 1970-80 doivent être jetées aux orties ?

Mais les guerres de religion ne sont pas près de s’éteindre, et dorénavant, c’est la vague des scientifiques de l’économie, qu’on appelle aussi économistes, qui vient remplacer la médecine sur nos écrans pour nous prêcher les  doctrines les plus diverses, et ajouter la confusion financière à la confusion médicale.

Là encore, il nous faudra encore posséder un bagage de bac + 12 pour être en mesure de discerner le vrai du faux, l’important de l’accessoire, le verbiage de la connaissance véritable.

Alors, si 12 et 12 font 24, à quel âge serons-nous en capacité de comprendre notre monde moderne ?

Il y a beaucoup d’entreprises qui ne se soucient que du court terme, car si demain, on trébuche, c’est la fin. Quand on leur parle de long terme, la réponse est toujours : « le long terme, mais ce n’est qu’une succession de courts termes ! »

Il est un économiste qui a su formuler une réponse particulièrement exacte à la question : « et à long terme, quelles sont vos prévisions ? » C’était un anglais du début du vingtième  siècle, John Maynard Keynes qui a répondu : « à long terme, nous serons tous morts ». On ne  saurait être plus convaincant.

 

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