TOUT SE VAUT-IL ?

Publié le 20 mai 2021

On peut comprendre le constat à la mode « Tout se vaut », comme exprimant un relativisme interdisant toute hiérarchie de valeurs.

En conséquence, en appliquant ce constat, démocratie et dictature se valent, et il en est alors fini avec les valeurs « supérieures » qu’une société, une culture ou une république proposerait à un individu.

Si le constat du « relativisme » dans notre société est aujourd’hui partagé par beaucoup de contemporains, il faut quand-même souligner que derrière ce phénomène se cache finalement la tendance vers une nouvelle hiérarchie des valeurs, qui rende relatif le concept du « relativisme ».

Quelle valeur occupera dans l’avenir la place au sommet de la nouvelle pyramide des valeurs ? La question reste ouverte, et nous pouvons observer actuellement la prédominance des « valeurs » suivantes :

 

  • Il y a d’abord celle « gagner beaucoup d’argent », qui est omniprésente dans de plus en plus de domaines, y compris dans les média où cette référence est mise à l’honneur dans leur propre intérêt provoquant ainsi un brouillage entre l ’argent  bien ou mal gagné, entre le bien et le mal.
  • Il y a ensuite celle de l’individualisme, impliquant le fait que ce sont les valeurs des individus, qui cherchent à s’imposer pour organiser la société. Ce phénomène devient profondément problématique  pour la cohésion sociale si ces individus représentent une minorité (phénomène de la « dictature des minorités » dans les démocraties), et cela devient impossible si cette  valeur correspond uniquement à celle de la recherche du plaisir ou de l’utilité strictement personnelle.
  • Il y a, bien sûr, la nouvelle valeur « écologie », qui peut, comme toute valeur morale générale, se décliner de façons différentes, ouvrant la porte à des controverses plus au moins violentes. En effet, entre l’approche de l’ « écologie profonde » (« deep écology »), selon laquelle tous les êtres vivants se valent (et qui nourrit l’approche animaliste et parfois celle du transhumanisme), et le concept de l’ « écologie intégrale » du Pape François, selon lequel le respect de la nature implique, dans une perspective humaniste, le respect de la vie de l’être humain, surtout des plus faibles, il y a un énorme fossé.

 

A nos contemporains de savoir, à laquelle de ces valeurs ils souhaiteraient donner un statut prioritaire autour de laquelle il faudrait ensuite articuler les valeurs morales de la République : Liberté, Egalité et Fraternité.

 

 

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